DÉCEMBRE 2014 / JANVIER 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 04

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Décembre 2014 – Janvier 2015 /// VOL 6 - NO 4

Christian Paquette

Agent contagieux de propagation culturelle!

Spécial métiers d’art Vroom, comme sur des roulettes p.12 Deathproof, des vêtements à l’épreuve du temps p.13 L’Atelier en bois rond, l’essence du bois dans votre cuisine p.14 Scaro et Anodajay, le luxe pour une bonne cause p.15


Éditorial

// EN COUVERTURE

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................

C’est une question d’amour //Ariane Ouellet

PHOTO : ÉMILIE B. CÔTÉ Il y a, aux quatre coins de la région, des passionnés qui se dévouent à leur art mais aussi à mettre leur passion au service de la communauté. Nous avons choisi de mettre les projecteurs sur Christian Paquette, une force vive du dynamisme culturel du Témiscamingue, dont la créativité et le rayonnement rejaillissent au-delà des limites de sa localité de Lorrainville. C’est à l’artiste Émilie B. Côté, de Ville-Marie, que nous avons demandé de croquer l’artiste dans son lieu de travail, parce qu’on n’est jamais mieux servi que par une artiste talentueuse et motivée par son milieu de vie!

// SOMMAIRE Agroalimentaire Arts visuels Arts de la scène Calendrier Littérature Médiation culturelle Métiers d’arts Musique Théâtre

18 4, 5, 6 7 31 8-9 15 11-14 21, 23 25, 27

Chroniques Portrait d’artistes 3 Bédé 7 Humeur 7 Livres de Roxanne 8 Critique littéraire 9 Vues sur le nord 10 Ma région j’en mange 19 Arts et techno 21 Aiguebelle 24 Rubrique ludique 29 Poste d’écoute 30

C’est une roche brute que l’on concasse pour en extraire de l’or, de l’argent, une pierre précieuse. C’est un mouton dans un pré qu’on rafraîchit au printemps en lui prenant sa laine. C’est un arbre grand et fort qui s’incline pour ressusciter. C’est une terre malléable qui attend les mains du potier. C’est le pigment que l’on ajoute à une matière pour lui donner une personnalité particulière. Derrière chaque objet que l’on retrouve chez l’artisan, c’est un univers qui se cache, c’est un chemin parcouru de la nature à votre regard. Un chemin invisible pour plusieurs et qui mérite qu’on le révèle.

Lorsqu’on achète l’œuvre d’un artiste, ce n’est pas seulement un objet que l’on acquiert. Derrière chaque œuvre, ce sont des années de réflexion, d’essais et d’erreurs, de quête, d’exploration qui se cachent. C’est le résultat unique du travail d’un être unique, imprégné de son monde, de son territoire, de sa culture, de ses doutes, de ses manies, de sa curiosité. Lorsqu’une œuvre trouve son public, c’est qu’une véritable rencontre a lieu, dans un espace abstrait qui se passe volontiers de la parole. Il y a un émetteur, l’artiste, et un récepteur, le public. La communication a lieu, et cette simple et très humble réalité suffit souvent à donner à l’artiste les ailes dont il a besoin pour continuer son cheminement.

Certains ont le don des chiffres; d’autres, le don des lettres. Certains ont la vocation de prendre soin des enfants, des malades, de la communauté. Certains ont la faculté Quand vous vous trouvez dans une boude construire des cathédrales. Certains tique ou un marché pour vos achats de ont le don de pouvoir deviner le potentiel Noël, il est facile de perdre de vue ce qui fait qui dort dans une matière inerte et de lui la différence entre l’objet de manufacture insuffler la vie. Cette capacité de transfor- et l’objet fait à la main. Si ce dernier est mer la matière en magie, c’est le propre des plus cher, peut-être, il a sans aucun doute artistes et des artisans, qui d’une façon qui plus de valeur, étant porteur de ce désir de l’artiste ou de l’artisan, de leur est toute particulière, sa vision, de sa créativité. traduisent dans leur lanCe fruit d’un travail longuegage ce qu’ils voient dans ment mûri, il est important l’univers. d’aller jusqu’à l’arbre pour Cette capacité de le cueillir. C’est ainsi que le mouton voir, de projeter dans enveloppera l’enfant de sa l’imaginaire un objet Nous vous invitons à laine, qui fut lavée, cardée, inexistant, c’est le faire un petit voyage à filée, tissée, tricotée, coudon des créateurs, travers nos pages et sur sue. Que l’argile ordinaire qui à leur tour les routes de l’Abitibideviendra cette assiette offrent le fruit de Témiscamingue afin de qui nourrira votre famille, leur travail à ceux qui découvrir des artisans fasvos invités, après que des savent recevoir et cinants qui fabriquent des mains amoureuses lui aient apprécier le chemin merveilles dans l’ombre de donné une forme, comme parcouru entre l’idée leur atelier. Celui qui allie par une caresse. Derrière le et sa réalisation. les bois précieux aux mécageste de l’artisan, il y a une nismes complexes d’un intention, celle de métamorphoser la matière afin de l’ennoblir. Là moulin à poivre ou d’une lame. Celle qui où un passant voit une simple pierre, l’ar- coule dans le métal la dentelle des fougères tiste voit une sculpture en devenir. Cette ou du bois brut. Celui qui transforme un capacité de voir, de projeter dans l’imagi- piano en armoire à épices. Ceux qui vous naire un objet inexistant, c’est le don des habillent d’une image impérissable. Ceux créateurs, qui à leur tour offrent le fruit de qui mettent leur passion au service de leur leur travail à ceux qui savent recevoir et communauté. La région n’a jamais été aussi apprécier le chemin parcouru entre l’idée foisonnante et je souhaite à tous les artisans que le public réponde présent!\\ et sa réalisation.

// DATES IMPORTANTES À RETENIR Février 2015 Mars 2015 Avril Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles 11 décembre 2014

8 janvier 2015

12 février 2015

Date limite pour réserver votre espace publicitaire

24 décembre 2014

30 janvier 2015

6 mars 2015

Date de sortie

27 janvier 2015

24 février 2015

31 mars 2015

2 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Roxanne Archambault, Astrid Barrette Tessier, Marie-France Beaudry, Rym Bellouti, Martin Blais, Nicolas Boulé, AnneLaure Bourdaleix, Émilie B. Côté, Alexandre Castonguay, Rosalie Chartier Lacombe, Jenny Corriveau, Jeanne-Mance Delisle, Maurice Duclos, Louis-Jospeh Fecteau Lefebvre, Chantale Girard, Staifany Gonthier, Maryse Labonté, Pierre Labrèche, Jean-Jacques Lachapelle, France Lemire, Margot Lemire, Jessica Lesage, Émilise Lessard-Therrien, Magali Monderie-Larouche, Yvan Moreau, Kim Morin Perron, Cathy Pomerleau, Yves Prévost, Ulysse Rivard-Desharnais ................................................................. COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest), Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. correcteurs Dyane Chevalier, Suzanne Dugré, Josée Larivière, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon, Yves Prévost, Chantal Roy, Josée Villeneuve. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ................................................................. Typographie Fonte Harfang : André Simard, DGA .................................................................. Graphisme Lucie Baillargeon, DGA graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Josée Béliveau, Guillaume Beaulieu, Marie-José Denis, Geneviève Gariépy, Gaétan Petit et Martin Villemure ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org ................................................................. ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


Émilie B. Côté

Artiste à la une

Artiste, organisateur et promoteur culturel

Christian Paquette, l’homme aux mille chapeaux! //Ariane Ouellet

Christian Paquette est originaire de Lorrainville et a choisi de s’y installer après quelques détours qui l’ont mené à travers la région et le Québec. Bien qu’ayant une formation professionnelle en menuiserie de construction, il entre à l’École québécoise du meuble et du bois ouvré de Victoriaville pour y décrocher une spécialisation en design et gestion de la production du meuble en usine. Il s’illustre parmi les diplômés de sa cohorte. À son retour en région, il travaille à Rouyn-Noranda pour Ébénisterie le Guillaume, qui fabrique de l’ameublement commercial. Cet emploi lui permet de travailler avec des architectes et développe son intérêt en ce qui concerne l’implantation des bâtiments dans un environnement donné. On devine que c’est aussi à ce moment que lui vient une sensibilité pour le patrimoine bâti. Vers 1995, il se joint à l’entreprise familiale Voyages Auclair, à Ville-Marie, un commerce pour lequel il va travailler plusieurs années jusqu’à ce que le sort lui réserve du nouveau. En effet, en 2011 à l’aide de sa conjointe Nicole Sabater, il ajoute à ses activités la vente de matériel d’artiste. « Nous étions au courant qu’il y avait des besoins dans le milieu artistique, notamment pour du matériel d’art. C’est à ce moment-là qu’a commencé une histoire complètement folle! » raconte Christian Paquette. En effet, c’était le début de la Fabrique de Geppetto, qui a vu le jour dans le sous-sol d’une résidence familiale à Lorrainville. « Quelques mois plus tard à peine, le lieu était devenu trop petit. On a alors acheté une bâtisse sur la rue commerciale à Lorrainville, et on a ouvert le magasin là-dedans. » Le bâtiment lui-même représente un intérêt patrimonial puisqu’il fut le premier hôtel du Témiscamingue de 1904 à 1910. En 1926, il devint un magasin général pour se transformer, en 1968, en mercerie pour homme. Les curieux qui s’y rendent peuvent d’ailleurs apprécier un petit circuit patrimonial à l’intérieur où sont présentés actes notariés et photographies d’époque. Mais l’aventure ne s’arrête pas là. À la Fabrique de Geppetto s’ajoute bientôt la Galerie Notre-Dame. « En ayant la boutique, notre clientèle nous a sensibilisé au manque de lieux de diffusion pour leurs œuvres. Depuis, on présente une exposition à toutes les 8 semaines. On fait de la place autant aux artistes amateurs, émergents qu’aux artistes professionnels », précise Christian Paquette. « Notre planification est complète jusqu’à la fin 2016, alors on songe à ouvrir une 2e salle », ajoute-t-il. En plus de diffuser leur travail, Christian Paquette accompagne les artistes qui en ont besoin dans leur processus. « On les aide à monter leur exposition, à développer un thème, à élaborer leur démarche artistique, mais aussi pour l’aspect légal des contrats, la

promotion et les relations avec les médias. » De son côté, l’artiste est en charge des frais relatifs au vernissage. Au terme de l’exposition, la Galerie Notre-Dame remet à l’artiste un certificat d’exposition qui fait office de bilan de l’activité. Ce certificat est signé par la municipalité qui a inclus le processus dans ses règlements municipaux, une première en région. Questionné à savoir ce qui le motive à travers cet engagement pour le milieu artistique témiscamien et abitibien, Christian Paquette est clair : « Les créateurs sont souvent laissés pour compte et pourtant, ils sont souvent d’excellents ambassadeurs. En représentant notre monde ou nos paysages, ils reproduisent l’âme de notre région. En ce qui me concerne, j’ai choisi de tout mettre en œuvre pour encourager le génie créatif qu’il y a en Abitibi-Témiscamingue. La culture, c’est une des grandes ressources de notre région. » Malgré la passion, le mariage de l’art et des affaires est un grand défi. « Ça demande beaucoup de temps. On a de grosses semaines! » avoue le propriétaire de la Galerie NotreDame. Néanmoins, il ne laisse pas ses propres projets de côté. « Comme promoteur de projets créatifs, il faut être proche des réalités des artistes. C’est donc un avantage de faire aussi de la création car ça me permet d’observer de plus près le parcours à suivre et d’être sensible aux embûches qui peuvent se présenter. Si tu as la même passion, tu peux parler le même langage! » Les projets de Christian Paquette sont nombreux. Il travaille actuellement à la réalisation d’un bas-relief de grand format sous forme d’œuvre participative qui mettra les médias sociaux à profit. Ce projet ambitieux, qui se veut d’envergure internationale, se déploiera bientôt et nécessitera la participation de pas moins de 25 000 personnes. Pour en savoir plus, les curieux pourront se rendre sur le site web de la Galerie Notre-Dame où les étapes du projet seront bientôt indiquées.\\

Artdec.ca, une entreprise régionale et la référence pour la finition du bois au Québec, est fière de partager cette chronique avec les lecteurs de L’Indice bohémien. Bonne lecture! L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 3


Arts visuels Martine Savard et Blanca Haddad au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Pour en finir avec les esti de panaches et autres rébellions //Ariane Ouellet

Bien que le corps soit une thématique centrale dans le travail de Martine Savard, l’exposition qu’elle présente actuellement est aussi peuplée de figures animales. « Je ne sais pas si c’est dû à mon retour en région, mais le territoire s’impose dans mon travail, ces espaces immenses et peu peuplés. Même si je voulais m’en défaire, l’Abitibi en moi est indécrottable! » explique l’artiste.

D’ailleurs, la récente production fait une place de choix aux panaches de toutes sortes, un emblème de la région selon elle : « Paris a la Tour Eiffel, nous on a les panaches! » Délaissant les formats carrés plus conventionnels, Martine Savard présente des œuvres sur papier de grands et petits formats. « C’est une suite des petits tableaux sur fond noir que j’ai faits dans la dernière année, mais ce qu’il y a de nouveau dans mon travail, ce sont les tonalités, les textures, les pochoirs. » Avec l’utilisation des vernis, on découvre des présences fantomatiques de personnages en arrière-plan. Toutefois, malgré ces nouvelles explorations, on retrouve dans les œuvres de Martine Savard son langage symbolique pigeant à volonté dans l’iconographie des revues de mode féminines et de la publicité. L’idée d’inviter Blanca Haddad à RouynNoranda s’est concrétisée avec l’aide de

Ariane Ouellet

À partir du 4 décembre prochain, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) vous propose non pas une, mais deux expositions de femmes peintres hors de l’ordinaire : Martine Savard et Blanca Haddad. La première est une artiste d’ici, l’autre est née au Venezuela et habite aujourd’hui Barcelone. Elles se sont rencontrées lors de la Biennale internationale d’art contemporain de Cuba. Si Savard questionne la représentation et l’identité liée au territoire abitibien, Haddad s’intéresse à la représentation féminine dans l’histoire de l’art.

Jean-Jacques Lachapelle, le directeur du CERN. « Toutes les deux, on travaille la représentation du corps. Ses couleurs sont assez crues, elle intègre l’écriture aussi comme un genre de graffiti, directement sur ses œuvres. C’est très expressif. On a comme une parenté dans notre facture visuelle, notre palette, mais aussi dans notre questionnement identitaire », explique Martine Savard. « Blanca s’intéresse à qui nous sommes, comme femmes, comme artistes, en art et en société. Elle dénonce des choses avec une énergie franche, son

travail est très féministe et revendicateur. Elle a du panache! » s’exclame Savard au sujet de son invitée. Cette dernière travaillera d’ailleurs in situ pendant la semaine précédant le vernissage de l’exposition. Bien entendu, l’idée derrière cette rencontre est de développer des maillages afin de permettre aux artistes d’ici d’aller à leur tour, éventuellement, exposer à l’étranger. « C’est important de faire circuler notre art parce que c’est comme ça qu’on existe », confie Martine Savard.\\

Exposition des fêtes à la Galerie Notre-Dame

Féérie et traditions à Lorrainville //La rédaction

Depuis le 7 novembre et jusqu’au 2 janvier prochain, on peut voir à la Galerie Notre-Dame de Lorrainville une exposition collective réunissant près de 20 artistes sous le thème Traditions. Saveurs d’antan et souvenirs d’enfance vous attendent. Près de 25 œuvres ont été sélectionnées pour l’occasion et le public est invité à voter pour son coup de cœur. Au terme de l’exposition, un timbre commémoratif de Postes Canada à l’effigie de l’œuvre gagnante sera remis à l’artiste qui aura su gagner le cœur du public.\\

4 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


Arts visuels Réflexion sur les collections publiques d’art

Exposition de photographie de Mathieu Dupuis à La Sarre

Art et communauté

Les grandioses paysages du Québec à votre portée

//Anne-Laure Bourdaleix

//France Lemire Mathieu Dupuis

Dans le cas des expositions collectives telles que le Centre d’exposition de Val-d’Or en propose (et d’autres aussi) via le Programme de location d’œuvres d’art (depuis 23 ans) et Repérage pour la Collection Loto-Québec (2006 et 2014), le but de l’évènement est de faire vivre ensemble, durant une période déterminée, plusieurs dizaines d’œuvres d’art et donc d’artistes, tous issus de la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Mais quels sont les objectifs et la pertinence sociale et artistique de ces démarches de commissariat? Tout d’abord, le temps démontre l’intérêt et la préoccupation de la communauté pour ce type d’évènement, ce qui est un facteur important dans la reconduite de tels projets. Ensuite, cette sollicitation des artistes régionaux permet d’offrir à ceux-ci une occasion de voir leurs œuvres exposées au grand public dans un cadre professionnel, et de favoriser la rencontre, le dialogue et la découverte de ce qui se fait. Et plus encore, ces expositions permettent d’apprécier et de prendre un sain recul sur les pratiques et tendances qui marquent les activités de création en arts visuels au niveau régional mais aussi de faire un parallèle avec ce qui se crée à l’extérieur. Cette possibilité d’appréciation et de repérage dans une visée plus globale est offerte tant aux professionnels qui œuvrent dans les institutions qui exposent qu’à tous les visiteurs qui côtoient le monde des arts visuels en général. À ce titre, peut-on encore parler d’art et de régionalisme?

Courtoisie

Est-il dépréciatif d’accoler le terme « régionalisme » à celui d’art? Si l’on pense que les productions artistiques sont le reflet d’un contexte spatio-temporel, alors il est probable que des œuvres puissent être reliées à l’environnement direct dans lequel elles ont été créées et cela n’est en rien négatif. Il est toutefois important de ne pas omettre Espace libre de Renée Carrier, Crayon graphite marouflé sur toile le regard vers l’extérieur qui inscrit ces œuvres tout aussi probablement dans un momentum créatif qui dépasse les frontières de la région, que l’on pense aux tendances de l’art in situ, de l’installation, de la performance, de l’éco art. Il pourrait être intéressant à ce titre que des évènements qui rassemblent des communautés d’artistes en arts visuels de différentes régions puissent se développer significativement, ainsi que des activités de création hors-les-murs, rejoignant un vaste public, l’impliquant dans les démarches de création dans la perspective de l’art qui relie, une pratique artistique AVEC la communauté. Par ces expositions collectives, le visiteur apprécie cette diversité de regards qui coexistent si proches de lui, l’incitant peut-être davantage à percevoir les lieux de diffusion comme des lieux de proximité, et à devenir lui-même acteur dans des projets de création publique et communautaire qui pourraient voir le jour dans l’avenir!

*** L’exposition Repérage Loto-Québec en Abitibi-Témiscamingue prenait fin le 23 novembre dernier. Les artistes dont les œuvres ont été présélectionnées en vue d’une éventuelle acquisition sont les suivants : Luc Boyer, Céline Brochu, Jocelyne Caron, Renée Carrier, Catherine Dubé, Carole Dussault, Danièle Frenette, Céline J. Dallaire, Édith Laperrière, Christian Leduc, Diane Lemieux, Lee Lovsin, Ariane Ouellet, Sébastien Ouellette, Virginia P. Bordeleau, Lucie Tremblay et Chantal Vallière. La sélection finale sera connue sous peu. C’est Renée Carrier qui s’est vue mériter le prix du public.\\

Scène de la Gaspésie tirée de l’exposition Le Québec

Pour éclabousser de couleurs notre regard ébloui par la blancheur récente des paysages hivernaux, du 30 novembre 2014 au 11 janvier 2015, le Centre d’art Rotary de La Sarre offre ses murs au talentueux photographe de chez nous, Mathieu Dupuis. Dans cette exposition, l’artiste nous amène à découvrir son palmarès coup de cœur des paysages grandioses du Québec se contemplant comme des trésors. L’immense réussite des images proposées repose sur dix années d’exploration, à saisir les opportunités pour aller toujours plus loin et monter encore plus haut, en quête de l’angle et du cadre parfait. Ce photographe, qui sait s’armer de patience pour donner à voir, tend avant tout à nous présenter le paysage sous sa plus belle lumière, offrant des couleurs d’une densité remarquable. La soixantaine de photographies retenues pour l’exposition provient d’un ouvrage sur le Québec tout récemment publié aux éditions Palentines en France. À La Sarre, Mathieu nous présente son œuvre à travers trois bannières géantes de 10 pieds de largeur. Chaque mosaïque se compose d’images regroupées selon une logique géographique et disposées dans un ordre admirable. Alors que la première nous convie dans l’univers natal du photographe et au cœur du Grand Nord, la seconde nous invite à faire un saut dans les magnifiques régions de Québec, de Montréal et des Laurentides, et la troisième nous amène à voguer aux quatre coins du Québec maritime. Bien que ces mosaïques puissent à elles seules rassasier les regards en quête de beauté absolue, l’auteur étire le plaisir en présentant dix photographies sur supports inédits : photos sous acrylique, contre-collages sur aluminium et blocs d’acrylique. Développées localement, ces finitions font preuve d’un grand esthétisme.\\

> www.mathieudupuis.com

Conférence du photographe à 13 h 30 et vernissage en présence de l’artiste le dimanche 30 novembre à 15 h.

Pour Noël, aux Éditions du Quartz : RIVIÈRE ERRANTE, un recueil de poésie signé Michel X Côté, avec préface de Roméo Saganash et illustration de la couverture de l’artiste Martine Savard

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L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 5


Arts visuels Faire corps

Gaétane Godbout à L’Écart.. . lieu d’art actuel //Chantale Girard

L’idée d’inviter précisément Gaétane Godbout prenait tout son sens à l’occasion du 25e anniversaire du centre d’artistes. En effet, celle-ci fait partie des membres fondateurs du Centre des artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue (organisme qui gère L’Écart) depuis 1989 et a toujours été très impliquée dans la gestion de la galerie. Gaétane Godbout fait partie de la lignée des bâtisseurs. De son propre aveu, elle a toujours voulu être artiste et pour être artiste, selon elle, la mise en commun était nécessaire. D’où l’envie de créer un regroupement, de faire en sorte que les artistes puissent se rencontrer, échanger et surtout exposer. D’où la création du centre et sa participation active à son développement. Membre du conseil d’administration du centre depuis sa création (avec quelques années d’intermède), Gaétane Godbout en a souvent été la présidente. Son meilleur coup? L’achat de l’immeuble qui abrite le centre, projet à long terme qui s’est avéré un élément de développement important pour la mission artistique de L’Écart. Maintenant propriétaire, le centre d’artistes l’Écart est totalement libre de ses choix et

peut offrir des espaces d’atelier aux artistes locaux, permettant ultimement de réaliser le souhait de Gaétane, que les artistes se rencontrent et puissent échanger. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que la production artistique de Gaétane soit en résonnance avec son implication sociale. Elle fait partie de cette terre abitibienne, la ressent intimement, comme elle s’inscrit profondément dans le tissu social de la région par son travail à L’Écart mais également comme enseignante en arts plastiques au cégep. Elle parle beaucoup d’espace physique et d’espace virtuel; pour elle, le réel de la toile s’allie au réel mental et cherche dans sa peinture à exprimer ce lieu de rencontre indicible.

Ces nombreuses couches de territoire se superposent dans une série de toiles extrêmement cohérentes et pertinentes, toutes autant de lieux autonomes qui parlent de l’espace dans lequel on vit mais aussi de l’espace intime, personnel, sans lequel le territoire ne peut être appréhendé. « Il faut un lieu d’ancrage afin d’exister », a dit l’artiste elle-même. C’était vrai pour L’Écart; ce l’est également dans sa peinture.\\ Hugo Lacroix

L’Écart.. . lieu d’art actuel proposait jusqu’au 30 novembre dernier un « grand écart ». En effet, le centre d’artistes présentait dans toutes ses salles la production la plus récente de l’artiste de RouynNoranda Gaétane Godbout. Sous le titre S’imprégner, l’artiste y poursuit sa réflexion sur la peinture.

C’est sans doute la raison pour laquelle, après avoir cherché à abandonner l’encaustique (son médium depuis plusieurs années) dont la lourdeur d’utilisation lui pesait, elle a été obligée de le revisiter. L’encaustique (de la cire d’abeille fondue et mélangée à du pigment coloré) permet des transparences impossibles à rendre à l’acrylique et donne de la profondeur à la matière. Pour l’artiste, l’encaustique permet d’explorer tout ce qui lui tient à cœur : le dessin, la peinture, la sculpture (l’encaustique crée une pâte qui permet de graver, de gratter, bref, de sculpter la matière picturale). S’imprégner est une exploration du territoire sous toutes ses formes. Le territoire naturel, corporel, virtuel, conceptuel.

S’imprégner II

Acheter de l’art, c’est payant! //Ariane Ouellet Pour plusieurs, l’achat d’une œuvre d’art peut sembler inaccessible. Il est vrai que le cinéma et la publicité contribuent souvent à nourrir le mythe qu’un tableau coûte le même prix qu’une voiture neuve et que la fréquentation des ateliers d’artistes ou des galeries est réservée à une élite connaisseuse. Pourtant, rien n’est plus faux. Les œuvres d’artistes de l’AbitibiTémiscamingue sont bien souvent accessibles tant par la proximité des ateliers que par le prix fort abordable de leur travail. En plus, l’achat d’une œuvre d’art, dans certains cas, peut s’avérer un bon placement. En effet, depuis 1981, le Québec a adopté des mesures fiscales visant à promouvoir l’acquisition d’œuvres d’art. Une entreprise qui se porte acquéreuse d’un tableau ou 6 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

d’une sculpture d’un artiste canadien peut bénéficier d’une déduction. Tel que stipulé sur le site de Revenu Québec, « un particulier ou une société qui exploite une entreprise ou un bien et qui acquiert une œuvre d’art dont l’auteur est citoyen ou résident canadien pour l’exposer dans son lieu d’affaires peut amortir annuellement 33 1/3 % du coût d’acquisition de cette œuvre sur une base résiduelle. » Cette déduction est de l’ordre de 20 % au fédéral. Bien entendu, la mesure s’applique à condition que les deux critères fondamentaux soient respectés : l’artiste doit être canadien et l’œuvre doit être exposée dans un lieu public ou à la vue des clients, donc dans un contexte commercial. Évidemment, il existe beaucoup d’autres avantages à acquérir des œuvres d’art, le

plaisir étant sans aucun doute au premier rang. Le collectionneur développe une certaine fierté à posséder des œuvres originales et comme c’est le cas dans la consommation des produits culturels, le plaisir croît avec l’usage! De plus, contrairement au marché boursier souvent instable, la valeur d’une œuvre d’art continue d’augmenter au fil des années. Certaines galeries ou courtiers en œuvres d’art se proposent de conseiller les acheteurs éventuels afin de leur démontrer la rentabilité de l’aventure.\\

> www.zone-art.ca > www.lartdesaffaires.ca > www.rcgt.com/avis-experts/ fiscalite-oeuvres-art-simon- gareau > www.youtube.comwatch?v= 0E4awMcrLEk


Humeur

Arts de la scène 2e Talent Show de Sédiment Actif

Vers le printemps…

Variété, amour et passion des planches

//Philippe Marquis //Rym Bellouti La lumière se fait rare et le froid de plus en plus déchirant… Cela glace d’autant plus durement que, pour ceux que nous laissons nous gouverner, la chaleur se donne chacun pour soi. Solidarité et partage ne sont pas des mots à la mode. En tout cas, pas chez les membres du Conseil des ministres.

Rym Bellouti

Alors on gèle sous un climat austère fait de peurs et de mesures imposées. Un régime qui frappe d’abord les plus mal pris d’entre nous pour atteindre ensuite la majorité. C’est une véritable condamnation à l’hiver individualiste qui fait ombre à nos rêves d’humanité. Seuls les privilégiés, ceux qui dictent et supportent les politiques de rigueur budgétaire, pourront profiter du soleil : celui du sud, bien entendu, et de ses paradis fiscaux…

Les 14 et 15 novembre à Rouyn-Noranda, l’Agora des Arts a accueilli le 2e Talent Show, évènement orchestré par l’organisme à but non lucratif Sédiment Actif. Environ 200 spectateurs ont acclamé 19 numéros et une quarantaine d’artistes. Nous avons assisté à la soirée de samedi, à l’ambiance conviviale, détendue et étincelante de créativité. Dans les coulisses, nous avons pu tâter le pouls de l’équipe. Au cours de la soirée, il y eu six numéros de danse très colorés; entre gumboot et pole dance, les danseuses ont eu des allures d’hommes ou de créatures mythologiques. En musique, l’amour a été le leitmotiv des compositions inédites et des reprises coups de cœur. L’humour de cuisine de l’animateur Pascal Gélina a été servi de A à Z, sans oublier le monologue engagé de Maurice Duclos, une chainsaw à la main pour aborder le sujet des coupures ministérielles. Toute la soirée, le public a été réceptif et très amusé. Sédiment Actif a pour vocation d’offrir une scène professionnelle aux artistes amateurs. Son équipe est bénévole et est formée de gens polyvalents et inspirés qui souhaitent s’exprimer. Parmi eux, Jennyfer Corneau, directrice musicale, pianiste et coiffeuse et Maurice Joseph Duclos, poète-humoriste et coordonnateur de projets. Le Talent Show se veut sans prétention quant aux numéros, même s’il permet de découvrir des talents insoupçonnés. « Les artistes prennent de l’expérience. Je n’en reviens pas comment les numéros s’améliorent à chacun de leurs spectacles », confie Véronique Aubin, directrice artistique. « Il suffit d’avoir un seul numéro pour se présenter », explique Martin-Pierre Lapierre, peintre, poète et musicien. En effet, les amateurs ont souvent peu de bagage pour assurer un spectacle entier, comme le musicien folk Pierre-Olivier Grenier, qui en est à son second Talent Show. « Nous voulons présenter un autre spectacle de variété dès le printemps prochain. Nous n’avons pas le choix! Le Talent Show 2 n’était même pas terminé que les artistes me parlaient de leurs prochains numéros », confie Mme Aubin.\\

Il y a deux façons de combler un déficit : augmenter les revenus ou couper dans les dépenses. Depuis près de trente ans, c’est le second choix qui est avantagé au profit de ceux qui profitent de tout, même des crises économiques. Résultat : les banques alimentaires reçoivent de plus en plus de gens depuis la crise de 2008 et le Québec n’a jamais compté autant de millionnaires. C’est comme si une troupe de théâtre offrait pratiquement tous ses revenus à ceux qui sont sur scène, à la chaleur des éclairages, et que tous les autres étaient négligés. Pourquoi aurait-on besoin de placiers, de guichetiers, d’éclairagistes, de gens de ménage ou même de public, à la limite? C’est donc l’essentiel qu’on semble vouloir mettre de côté. Vue ainsi, l’austérité rime avec tirer les rideaux! Je crois que, bientôt, rares seront les gens qui voudront participer au spectacle néolibéral. Le gouvernement actuel est, pour son propre malheur, sur le point de déclencher une débâcle qu’il lui sera difficile de contrôler. Partout, j’entends des citoyens et des citoyennes, qui n’ont pas l’habitude de lever le ton, tenir des propos très durs contre la météo… Je perçois, tout à la fois, beaucoup, beaucoup d’espoir. Cet espoir confiant qui fait semer année après année. Celui qui fait sourire sous les rafales de sarcasme. Celui qui croit que l’on guérira de l’indifférence. Celui qui sent que la solidarité reviendra. Celui qui imagine les plus belles retrouvailles pour travailler ensemble à ce que ça change. Celui qui nous invite à nous soulever contre toutes les injustices. Il ne coûte rien, l’espoir, et il se partage. Il ne prend pas de place; il en fait. Il imagine le mieux. Il se donne le temps. Il agrippe tout ce qui passe. Il voit derrière les nuages. Il invente la fin de l’hiver. Il sait que nous valons bien mieux que ce que le pouvoir tente vainement de nous faire sentir. Il procure l’énergie aidant à trouver ce que l’on cherche même lorsqu’on se croit perdus. Et il est bien plus fort s’il est collectif. Soyons l’espoir du printemps qui viendra au-delà du refroidissement! Et je nous souhaite une joyeuse débâcle… Ces lignes sont dédiées à la mémoire de Lise Pichette et au public qu’elle honorait tant.

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 7


Littérature/théâtre Pascal Gélina et Sonia Cotten, le comte et la lectrice

Marionnette vagabonde et lectrice ambulante

Courtoisie

//Mo Duclos

Il était une fois un marionnettiste et une poète qui rêvassaient tous deux de faire vivre et revivre des contes en format humain et marionnette. Un objectif parmi d’autres : ramener en région l’art millénaire de la marionnette en mariage avec la tradition de l’histoire contée. C’est ainsi que Pascal Gélina (artiste multidisciplinaire et marionnettiste) et Sonia Cotten (poète et comédienne) se sont alliés avec une marionnette prénommée Comte Boris, pour une présentation à la bibliothèque municipale de RouynNoranda dans le cadre des Journées de la culture, à l’automne 2014. Le duo comte-lectrice a adapté trois histoires pour trois types d’auditoires différents. D’abord, le conte Bérénice, une nouvelle d’horreur d’Edgar Allan Poe pour les ados, publiée en 1835. Ensuite, Hansel et Gretel, un conte populaire pour enfants figurant parmi ceux recueillis par les frères Grimm au 19e siècle. Enfin, pour la famille, Le Rossignol et l’Empereur, un conte d’Hans Christian Andersen, paru en 1843.

Ce projet est soutenu par Sédiment actif en collaboration avec divers partenaires dont la Ville de Rouyn-Noranda, le réseau Biblio, la Bibliothèque municipale et Filons jeunesse. Il est né de la volonté manifeste de sortir le conteur des livres dans un esprit de performance et de comédie. Le but est aussi de redonner un intérêt pour le contenu par la magie de l’objet qu’est le livre, un peu à la manière de Fanfreluche. Devant l’idée de théâtre de marionnettes, l’adulte a tendance à se préserver instinctivement du plaisir de l’ensorcellement. Réintroduire la marionnette répond ainsi à une forme d’abandon des barrières et permet l’acceptation du jeu du conte, ce qui rend la chose aussi agréable pour l’enfant que pour l’adolescent ou l’adulte. Il faut toutefois savoir que les contes ne sont pas toujours des histoires rose bonbon. Ils peuvent être à risques et évocateurs d’images fortes souvent utilisées à l’époque pour faire l’éducation des enfants. Chaque conte est d’une durée moyenne de 20 à 30 minutes. L’objectif du projet est de contribuer à l’inclusion sociale et au développement socio-culturel de personnes n’ayant pas ou peu accès à l’offre culturelle. Le contenu des trois spectacles a été choisi spécifiquement pour l’apport qu’il peut offrir au public ciblé. Une suite est prévue dans une tournée de lieux non traditionnels à l’hiver qui vient (milieu rural, HLM, CPE, résidences pour personnes retraitées). Le duo est aussi réceptif à performer là où l’histoire sera attendue. Sachez-le!

Les livres de Roxanne La vie (moins) compliquée de Maude M. Bérubé - La reine des abeilles //Roxanne Archambeault Je n’écris pas souvent de critiques littéraires sur des livres populaires, puisque beaucoup de gens les connaissent déjà. Étant donné que l’auteure a délaissé son héroïne habituelle, Léa Olivier, pour se pencher vers un autre angle de l’histoire, j’ai cru qu’il valait la peine d’en parler! Célèbre confidente de plusieurs jeunes filles, notamment par le magazine Cool! dans lequel elle répond à des lettres du public, Catherine Girard-Audet, l’auteure de ce roman, a écrit plusieurs autres livres pour la jeunesse, notamment le populaire ABC des filles, et a aussi traduit quelques livres au début de sa carrière. L’illustratrice de la couverture, Véronique Ly, a un style de dessin moderne tout en lignes et en courbes agrémenté de magnifiques couleurs vives, parfois pâles, qui savent attirer l’œil. Pour ceux qui ne connaissent pas la série La vie compliquée de Léa Olivier, s’adressant surtout aux adolescentes, elle raconte l’histoire d’une fille de 14 ans (Léa Olivier) qui doit déménager à Montréal, changer d’école, quitter sa meilleure amie… bref, plusieurs problèmes en vue! La série a aussi la particularité d’être écrite sous forme de courriels, de textos et d’autres moyens de communication. Lorsque Léa arrive dans sa nouvelle école secondaire, une autre fille devient immédiatement son ennemie jurée : Maude Ménard-Bérubé alias la « reine des nunuches ». Vous pouvez vous douter de la suite : l’auteure a maintenant écrit un autre roman, très semblable, mais du point de vue de Maude, avant l’arrivée de Léa. On peut alors constater que, malgré toutes ses manigances, elle peut parfois être sensible et attentionnée. Par chance que son journal intime est là pour l’écouter! Parce que malgré tout, chaque nunuche a son côté doux et sensible…

GIRARD-AUDET, Catherine. La vie (moins) compliquée de Maude M. Bérubé - La reine des abeilles, Éditions Les malins, 2014, 411 pages

> borisetlalectrice@gmail.com

Au Centre d’exposition d’Amos DANS LA MIRE REGARDS SUR LA CHASSE

IN-SIGHT

PoUR voUS SEULEMENT MESDAMES…

Il vous suffit de visiter nos expositions d’ici le 4 janvier 2015 pour participer au tirage d’un forfait Fauniquement femme d’une valeur de plus de 1000 $ offert en collaboration avec B.C. Sports.

Une exposition produite par le Centre d´exposition d´Amos et conçue par Cinémanima avec la participation de plus d’une trentaine d’artistes et tout autant de collaborateurs de la région.

8 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

Centre d’exposition d’Amos 222, 1re Avenue Est, Amos 819 732-6070 www.ville.amos.qc.ca Pour être à l’affût de nos activités, suivez-nous sur Heures d’ouverture Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

ET PoUR voS CADEAUx DES fêTES… PENSEz à NoTRE BoUTIqUE InstallatIon sonore d’HÉLOÏSE AUdY

Récits et témoignages de femmes chasseuses

…un grand choix d’un grand nombre d’artistes-artisans de la région dans un éventail de prix vous y attend!

Fermé les 24, 25, 26, 31 décembre, 1er et 2 janvier Grâce au soutien financier de


Critique littéraire

Littérature Nouveau Coup de pied pour François Jalbert

Les Ciels métissés de Louise Desjardins : l’Abitibi d’un monde à l’autre //Isabelle Kirouac-Massicotte

Savants fous, extraterrestres et calmars //Louis-Joseph Fecteau Lefebvre

La citation de Marie-Hélène Lafon placée en exergue donne le ton au recueil de poésie : « Toujours les chemins reviennent à eux, nous reviennent, donnés, ouverts ». Que la poétesse nous transporte au Mexique, à Gizeh, à Haïti ou encore à Montréal, l’Abitibi n’est jamais bien loin, comme en témoigne la strophe d’ouverture de l’œuvre : « Même au centre-ville / angle Saint-Laurent et Sainte-Catherine / on est quelque part en Abitibi / mon père et moi / et le ciel nous manque ». Le voyage constitue d’ailleurs le fil conducteur du recueil, le déplacement s’avérant nécessaire à la création de ces « ciels métissés », qui font se côtoyer plusieurs espacestemps. Il en va ainsi du métro de Montréal, qui nous transporte dans un imaginaire abitibien : « Comme des mineurs / on descend dans les entrailles / de la terre lambrissée / de marbre et de béton ». En outre, difficile de représenter l’espace abitibien sans évoquer la fameuse traversée de la réserve faunique La Vérendrye, « [l]a route 117 [qui] n’en finit plus », ce passage obligé si familier aux gens de la région. Desjardins a aussi recours à des images dont la parenté avec celles de son recueil La 2e Avenue est certaine; il s’agit d’images de l’Abitibi minière, de l’Abitibi dévastée par la pollution, notamment dans ces vers qui mettent en scène Noranda : « Les dahlias de la Polonaise / flétrissent au soleil vert / shootés d’anhydride sulfureux // La fonderie s’époumone / pour bien nous mettre en garde / avant le cataclysme final ». Pour l’auteure, l’Abitibi semble être d’abord et avant tout le pays de l’enfance, dont les souvenirs sont entre autres traversés par la musique country – par l’entremise de Willie Lamothe et de Dolly Parton – et la culture états-unienne, emblématiques du Noranda des années 50 qu’elle décrit aussi dans son roman La love. Ce sont des souvenirs doux-amers, marqués par les « bleus [du] cœur » et les « mots d’acier trempé », qui sont explorés dans les Ciels métissés. Tentative d’exorciser le passé ou vengeance sur la vie par l’écriture? Quoi qu’il en soit, l’« enfance stagnante » de la poétesse semble faire partie de sa poétique, alors qu’elle « revien[t] et revien[t] » dans sa région natale à travers ses œuvres.

C’est le 26 septembre dernier que François Jalbert lançait le quatrième tome de sa bande dessinée Coup de pied, la frousse aux trousses. Dans ce début de seconde trilogie, paru cette fois en couleurs, on retrouve entre autres des calmars en métal, des cerveaux géants, et bien sûr des anciens combattants à monocle magique, voyageant entre les dimensions sous les ordres d’un monstre mythique régissant l’ordre entre ces mondes. François Jalbert poursuit par cette parution une histoire entamée en 2008, dans laquelle on rencontre Coup de pied, un scientifique devenu mutant, qui de par sa capacité de régénération attire les antagonistes de toutes parts, des savants fous jusqu’aux extraterrestres, mais aussi des compagnons tout aussi improbables. Ses aventures l’emmèneront jusqu’aux frontières entre les mondes, à l’instar de l’imagination de l’auteur. Pour les amateurs d’histoires déjantées, science-fictionnesques, il fait plaisir de voir une publication locale rivaliser d’imagination avec les grands canons du genre. Pour s’offrir, le temps de quelques planches, un rapide plaisir coupable (car un peu sanglant). Les bandes dessinées sont disponibles sur le site www.coupdepied.com\\

Quoique souvent tourné vers les souvenirs d’enfance et de voyage, le recueil s’ouvre néanmoins sur l’avenir dans sa deuxième partie. La poétesse semble adresser certains vers à ses petits-enfants – à qui elle dédie d’ailleurs l’ouvrage – et leur écrit sur une note optimiste qu’ils sont les « bras ouverts / de tous les impossibles ». Heureusement, Louise Desjardins n’a probablement pas encore épuisé son chant d’amour-haine pour l’Abitibi; les dernières strophes de l’ouvrage semblent annoncer l’éternel retour vers cette terre qui fait partie intégrante de son imaginaire : « Mais il y a ce ciel / toujours trop beau / criblé d’étoiles cruelles / surplombant ce désert // Et cette blancheur ultime / pour tromper l’angoisse // À perte de vue / à perte de sens ».

Desjardins, Louise, Ciels métissés, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. « Poésie », 2014, 75 p.

La Coopérative funéraire de l’AbitibiTémiscamingue fait vivre l’intercoopération!

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 9


Vues sur le nord C’est dans une ambiance futuriste que se clôtureront les festivités du centenaire d’Amos du 26 au 28 décembre prochain. Les festivités débuteront le vendredi 26 décembre dans un Complexe sportif d’Amos transformé en piste de danse. À partir de 20 h se succéderont DJ Bolow Abitek et le groupe Radio Radio. La soirée se poursuivra avec DJ Champion qui sera présent dès 22 h 30 en DJ set. Le 27 décembre se disputera la Coupe du 100e à l’arrière du Pavillon du savoir (Cégep) où deux aires de jeux seront aménagées. À 13 h, vous êtes conviés à un bingo électro intergénérationnel. Le concept et la direction artistique sont assurés par les Productions du Raccourci. À 15 h, le public aura la chance de voir ou revoir Harricana le spectacle, et ce, gratuitement. Dans le confort du Cinéma Amos, vous pourrez également visionner les 12 capsules historiques produites dans le cadre des Fêtes du 100e. Les festivités se poursuivront avec le bal masqué et le cocktail dînatoire qui débutera à 18 h au Complexe sportif d’Amos. Pour clore l’année du centenaire, le 28 décembre, la population est invitée à l’activité « Marcher pour 100 souvenirs ».

L’Esprit du groupe //Martin Blais La valeur d’un groupe dépasse la somme de ses individus. L’harmonie est essentielle dans toute forme de création qui implique un collectif, et cela prend toujours une personne hors norme pour rassembler et orchestrer le travail du groupe. On pense à des entraîneurs, à des chefs d’entreprises ou à des enseignants qui vont plus loin que ce que leur demande leur simple description de tâche.

Courtoisie

Amos termine la fête tournée vers l’avenir

Le documentaire Danse avec elles de la réalisatrice et professeure au cégep de l’AbitibiTémiscamingue Béatriz Mediavilla était présenté devant la salle toujours comble des dimanches après-midi du FCIAT. On connaît la forte tendance des gens de la région à se mobiliser autour des projets artistiques de nos créateurs locaux, et le même phénomène s’est produit ce jour-là au Théâtre du cuivre. La caméra de Dominic Leclerc, directeur photo pour Danse avec elles, s’est posée pendant un an sur cet espace clos qu’est l’école PRELV, située à Rouyn-Noranda et dirigée par Lynn Vaillancourt, pour nous permettre un regard discret et presque interdit sur un univers exclusivement féminin et jeune. Sous la supervision de leur professeure, les jeunes filles y découvrent ce que peut exprimer leur propre corps en mouvement, mais elles apprennent surtout à se mouvoir en groupe, sur une scène autant que sur la terre ferme, comme quoi la découverte de soi passe nécessairement par la découverte de l’autre, et vice versa. Lynn Vaillancourt tient mordicus à créer dans son école un lieu de communion pour le bien de son art comme pour celui des filles qui y dansent. Ce que l’on saisit de son approche, c’est qu’il est difficile de créer un spectacle de danse si le groupe n’est pas parfaitement soudé, et pour ce faire, la communication et l’assiduité sont primordiales. Une fois ce principe acquis par les danseuses, leur engagement dans le groupe se voit accru et cette école devient plus qu’une école de danse; vous me voyez venir, elle devient une école de la vie.

Je souhaite un très Joyeux Noël à tous les lecteurs et lectrices de l’Indice Bohémien ainsi qu’à l’ensemble de la communauté culturelle régionale. Une fois de plus cette année, vous avez enjolivé nos vies par votre art et votre passion. Mes meilleurs vœux de santé, bonheur et succès vous accompagnent en 2015. Je suis assuré que ce sera une grande année avec, entre autres, l’envol du mouvement CULTURAT qui témoignera de notre identité propre de fiers citoyens et citoyennes de l’Abitibi-Témiscamingue. JoyeUses fêTes!

François Gendron Député d’Abitibi-ouest Vice-président de l’Assemblée nationale

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On passe beaucoup de temps avec les élèves pendant leur cours. La caméra capte le mouvement qui peut s’avérer plus loquace que la parole, puisque l’art existe de par ces choses qui ne peuvent s’exprimer autrement. Ces mouvements parlent parfois de gêne, parfois d’assurance, de doute puis d’enthousiasme. Béatriz Mediavilla a sciemment fait ce choix d’une approche esthétique plutôt que verbale et didactique. Tourné en noir et blanc et en laissant de longs plans au montage, la plastique du film n’est pas sans rappeler Black Swan, de Darren Aronofski, naturellement sans l’aspect moralisateur de celui-ci. La réalisatrice a su faire confiance à l’intelligence émotionnelle du spectateur pour saisir le propos de son film. Le long-métrage Danse avec elles en est donc un à regarder avec « les yeux du cœur », comme nous l’aurait suggéré un certain Gerry, et il aurait sûrement ajouté que l’on gagnerait tous à être « plus sensible à l’invisible ». Danse avec elles est toujours à la recherche d’un distributeur. Si vous l’avez manqué à sa sortie au FCIAT et au cinéma Paramount de Rouyn-Noranda, patientez pour une sortie en DVD.

Les Productions Balbuzard sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!


Métiers d’art De musicien à ébéniste, il n’y a qu’un pas

Les marchés de Noël d’Amos et de Rouyn-Noranda

Stéphane Bergeron ou la passion du bois ouvré

Des coffres aux trésors à ciel ouvert!

//Fednel Alexandre

//La rédaction

Installé en Abitibi-Ouest au début des années 2000, Stéphane Bergeron a décidé de vivre de sa passion depuis peu. En effet, bien qu’il ait commencé à travailler le bois sérieusement depuis une bonne décennie, cela fait seulement un an qu’il en tire son pain quotidien. Sa clientèle se compose de particuliers et d’institutions. Il réalise ainsi des travaux divers et variés, des moulures aux enseignes, en passant par la restauration de meubles. Par ailleurs, il offre des cours à des personnes passionnées par le bois et désireuses d’acquérir un certain savoir-faire manuel. Ses cours s’organisent en petits groupes de trois ou quatre élèves, ce qui favorise un encadrement efficace dans une ambiance agréable et conviviale. Ils sont également motivés par le souci de l’artisanébéniste de transmettre des savoir-faire à d’autres, notamment aux jeunes générations. C’est toute une conception de la communauté, voire un projet politique, que Stéphane Bergeron décrit lorsqu’il parle de ses cours et de la nécessité de la transmission. En s’installant dans un village comme Sainte-Hélène-de-Mancebourg, il s’est assuré de trouver un espace propice au développement de son métier, mais c’est aussi un

Il est difficile d’entendre Stéphane Bergeron parler de son métier et de ses projets sans en avoir la curiosité attisée tellement ils recoupent d’autres centres d’intérêt. Épris d’histoire, il collectionne de vieux rabots qui datent même du 19e siècle, ce qui lui permet de refaire des moulures sur des pièces centenaires avec des outils de l’époque. Le maniement de ces outils nécessite une bonne dextérité et beaucoup d’agilité. Plutôt que de s’équiper de machines sophistiquées, notre artisan préfère utiliser ses mains, redonnant ainsi au mot son sens étymologique, originel. Il croit qu’il est important que ses contemporains retrouvent l’usage de leurs mains et redéfinissent leurs rapports avec l’environnement, et les uns avec les autres. Dans son atelier, les projets sont nombreux, ses élèves s’affairent, et il montre fièrement sa collection d’outils anciens.

À Amos, le marché de Noël se tiendra pour la seconde fois au Vieux-Palais le 6 décembre de 10 h à 17 h. Il va y avoir du beau et du bon! Idées cadeaux, produits du terroir, créations originales, saveurs gourmandes. Le public pourra aussi combiner l’expérience en écoutant des contes et des chants de Noël. Pour se mettre quelque chose sous la dent, un bistro sera ouvert pour l’occasion et il y aura distribution de friandises par le père Noël.

Danaë Ouellet

Qui dit fêtes dit magasinage. Qui dit marché de Noël ou salon d’artisans dit cadeau réussi! Pour le bonheur du tous, les marchés d’Amos et de Rouyn-Noranda sont de retour juste à temps pour vous faire découvrir des trésors.

Jocelyne Baulne

engagement en faveur d’une qualité de vie authentiquement humaine. En effet, il croit que le contact qu’il établit avec son client est beaucoup plus important que le montant déboursé par ce dernier pour la restauration d’un meuble. Dans un contexte socioéconomique marqué par un consumérisme sauvage sans égard aux relations interpersonnelles, il prône un retour aux valeurs fondamentales qui faisaient qu’on pouvait se parler et se retrouver en toute humanité. S’il ne se proclame pas militant, il n’en demeure pas moins qu’il reste préoccupé par des questions écologiques et par la nécessité de la survie des petits villages. Selon lui, la sous-traitance, la relative bonne qualité des meubles assemblés en kit, la kyrielle d’émissions de décoration sont autant de facteurs qui menacent la survie des petits villages et des petits artisans. Ces derniers garantissent toute une qualité de vie qui ne doit pas se perdre.

Le Marché de Noël de Rouyn-Noranda se tiendra le dimanche 7 décembre prochain de 9 h à 17 h à l’Agora des Arts ainsi qu’à la salle du club de l’âge d’or Kiwanis juste à côté, dont l’entrée est située sur la 7e Rue à Noranda.\\ Vieux Palais : 101, 3e Avenue Est, Amos Agora des Arts : 37, 7e Rue, Rouyn-Noranda

Stéphane Bergeron

Fednel Alexandre

Stéphane Bergeron, musicien et ancien professeur de musique, est dorénavant artisan-ébéniste. Lorsqu’on lui demande ce qui l’a amené au bois, il répond non sans philosophie en évoquant son heure dernière. Il ne souhaite pas, son heure venue, confie-t-il, éprouver le regret de n’avoir pas vécu pleinement, c’està-dire de n’avoir pas cultivé sa passion. À l’entendre parler, on se laisse facilement transporter dans l’univers de ce petit garçon qui pénètre dans l’atelier de son père pour la première fois et qui s’imprègne de l’odeur du bois. Décédé alors que son fils était encore très jeune, le père de Stéphane Bergeron était ébéniste. Le fait de devenir artisan-ébéniste lui permet aujourd’hui de retrouver l’univers olfactif de l’atelier de son père. Cela lui apporte un certain réconfort et met en valeur la nécessité de la transmission intergénérationnelle.

Malgré tous ses projets, Stéphane Bergeron reste modeste. Il récuse l’appellation d’artiste et préfère se considérer comme un artisan. Curieux, il continue à suivre des formations afin de parfaire son métier et lit beaucoup sur les techniques du travail du bois. Il envisage d’agrandir son atelier et de consolider son offre de cours, notamment en animant des ateliers auprès des enfants afin de développer des aptitudes manuelles chez eux. On peut découvrir les travaux de Stéphane Bergeron sur son site.\\

> www.bergeron-ebeniste.ca L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 11


Métiers d’art Projet entrepreneurial pour des jeunes de La Sarre

VROOM, comme sur des roulettes! //Astrid Barrette-Tessier Cette nouvelle boutique-atelier a pignon sur la Principale à La Sarre. Elle offre aux citoyens des vélos recyclés, des longboards et des skates uniques à l’image d’artistes de la région. Mais VROOM offre surtout un projet concret servant à l’intégration sociale et professionnelle des jeunes. Le promoteur de cet OBNL et de ce projet unique au Québec est le Carrefour jeunesse emploi (CJE) d’Abitibi-Ouest, qui a voulu créer un contexte réel d’apprentissage. « Pour certains jeunes, on sentait qu’il manquait quelque chose pour être prêts pour le marché du travail, que ce soit au niveau du savoir-être ou du sens des responsabilités. Nous avons donc travaillé sur un projet permettant de combler ce manque entre le programme d’intégration sociale et professionnelle des jeunes et le marché du travail », explique Sébastien Bélisle, directeur du CJE d’Abitibi-Ouest.

Élizabeth Parent

Ce projet permet ainsi à des jeunes d’apprendre les différentes facettes d’une entreprise à partir de la chaîne des fournisseurs jusqu’au produit final livré au client. Il met de l’avant le travail d’équipe, la ponctualité, les responsabilités, la persévérance scolaire et l’importance d’une attitude positive ayant un impact sur la qualité du travail. Le tout se fait dans un environnement cool où les jeunes se sentent à leur place et dans un endroit où ils sont valorisés. De plus, VROOM prône le respect de l’environnement par la récupération de vieux vélos ainsi que les saines habitudes de vie par le sport.

À l’occasion du temps des fêtes, rien n’est plus agréable que de festoyer avec ceux qu’on aime. Au nom du conseil et des employés de la Ville de Ville-Marie, acceptez de tout coeur les voeux les plus chaleureux pour cette période de festivités.

À vous tous, nos meilleurs voeux.

« Le projet fonctionne tellement bien que nous sommes approchés par des promoteurs à vocation sociale », renchérit M. Bélisle. « Nous nous intégrons dans le paysage local et nous travaillons en collaboration avec les autres commerçants de la ville. Il est important pour nous de développer des partenariats locaux. » Les jeunes qui viennent travailler chez VROOM sont considérés comme des techniciens et sont accompagnés par deux employés présents à temps plein, un psychoéducateur et une gérante. Ceux-ci ont pour mission d’enseigner les façons de procéder en entrepreneuriat et d’aider ces jeunes dans leur parcours.

Des produits régionaux uniques VROOM fait la récupération de vieux vélos et les reconstruit, les repeint et les vend à prix abordable. On y fait aussi l’entretien des vélos. Continuellement à la recherche de nouveaux produits, l’entreprise a élargi son offre en proposant des skates et des longboards construits en bois d’érable du Québec de grande qualité. Côté design, ils ont approché des artistes régionaux en arts visuels, les faisant ainsi connaître des jeunes et donnant du même coup un côté unique et régional aux produits. Vous pourrez y reconnaître les œuvres de Roger Pelerin et de l’illustrateur Francis Caron. VROOM a aussi créé des partenariats avec le Festival de musique émergente et la brasserie Le Trèfle Noir, en offrant des skates à leur image. Finalement, cet hiver, la boutique offrira la location de raquettes pour toute la famille et éventuellement la location de skis de fond, de trottinettes des neiges et de fixies (vélos urbains). Une boutique-atelier à visiter et à encourager.\\

> www.projetvroom.com 12 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


Métiers d’art Deathproof – Une ligne de vêtements à l’épreuve du temps //Jessica Lesage

Le T-Shop permet de faire des articles promotionnels personnalisés autant pour les entreprises (Le Trèfle Noir, UQAT), les festivals (FME, DocuMenteur, Snowcross, etc.) que pour les groupes de musique (Slingshot Brothers, Lubik, DocteurV, etc.). Il s’agit en fait de la solution entrepreneuriale idéale pour qu’Emilyne et Samuel fassent assez d’argent pour réaliser leur rêve : créer leur propre ligne de vêtements! C’est la naissance de Deathproof.

Deathproof Le nom Deathproof a été choisi parce que les impressions sont teintes dans le vêtement avec de l’encre à base d’eau plutôt qu’en surface. Rien ne craque et le design survit au vêtement au fil du temps. C’est Deathproof! « Aussi, quand tu crées

quelque chose et que tu le gardes pour toi, il s’éteint. Prends le même projet, le même objet, partage-le avec ton entourage et il devient Deathproof », raconte Samuel.

Chaque t-shirt est une œuvre d’art La ligne de vêtements est une véritable galerie d’art artisanale. « La région nous tient à cœur. C’est pour ça qu’on a ouvert une boutique ici, pour qu’on soit proche du monde. L’Abitibi est dans notre cœur, donc sur les chandails tu vas retrouver des designs de mines, de forêts, de pêche, de chasse ou de nature, des valeurs importantes pour nous », confie Samuel. Emilyne et Samuel mettent vraiment la main à la pâte. Tout part d’un crayon de plomb et d’une feuille de papier. Ils créent leurs designs, font l’impression à la main, développent leurs pochoirs, les cadres de sérigraphies, montent le tout sur la presse et contrôlent la quantité d’encre sur chaque chandail. « Ça permet un contrôle de qualité élevé parce que chaque t-shirt te passe quatre fois dans les mains avant de se rendre au bout de la chaîne. On est loin de la simple production destinée à la vente », explique Samuel.

À la croisée des chemins La transition qui devait se réaliser d’ici cinq ans entre le T-Shop et Deathproof est

Sam&EmilePicture

Il y a un an et demi, Emilyne Cossette et Samuel Pruneau ont ouvert le T-Shop à Rouyn-Noranda, une boutique proposant des objets promotionnels et des vêtements imprimés. Après avoir tout racheté le matériel nécessaire à l’impression et la sérigraphie d’un atelier qui fermait ses portes en Ontario, ils ont tout construit du début à la fin. Impliqués dans le milieu de la musique, les deux partenaires avaient le désir de créer des t-shirts à leur goût, de qualité, avec des designs à leur image, en AbitibiTémiscamingue.

actuellement en cours. Les jeunes propriétaires sont victimes de leur propre succès; Deathproof a grandi plus vite que prévu. Le site web est en ligne depuis deux mois et voilà que des commandes d’un peu partout au Québec et même en Europe et Afrique du Sud affluent. Pour le moment, ils offrent deux collections par année en plus de deux ou trois nouveaux designs par mois. L’objectif est maintenant de se consacrer à temps plein sur Deathproof pour offrir encore plus de choix. À la boutique, la nouvelle collection d’hiver est disponible. Et nouveauté cette année,

des collaborations avec plusieurs artistes d’Abitibi et d’ailleurs au Québec. Ça donne le goût de devenir Deathproof, non?\\ Deathproof / T-Shop 57, avenue Principale Rouyn-Noranda, Québec, J9X 4P1 819 279-4800 info@deathproof.ca

> www.deathproof.ca > www.t-shop.ca

le choix de cadeaux Décembre au Mille Feuilles • Samedi le 13 décembre • 13 h à 17 h Centre d’artistes et espace de création spécialisé • Gravure en creux et en relief Lithographie • Sérigraphie • Formations • Résidences • Expositions

est plus grand que jamais avec la librairie en marge 25, avenue Principale, Rouyn-Noranda

819 764-5555

www.fontainedesarts.qc.ca

À l’occasion des fêtes, offrez un cadeau distinctif… le symbole d’un nouvel art de vivre typiquement témiscabitibien ! Issus de ce véritable « filon » créatif où se côtoient et se fusionnent le génie, l’audace et l’originalité, nos artisans du bois, du cuir, du papier et de tant d’autres matériaux vous proposent des objets utilitaires et décoratifs de grande qualité, fabriqués ici par les dépositaires d’un savoir-faire exclusif et souvent ancestral. Cette année, osez, pénétrez leur univers et imprégnez-vous de leur imaginaire. Découvrez ce qui inspire les créateurs d’ici et offrez la région en cadeaux !

www.ville.lasarre.qc.ca

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 13


Métiers d’art François Belisle et l’Atelier en bois rond

L’essence du bois dans votre cuisine! //Yves Prévost

Joyaux du patrimoine témiscamien à redécouvrir sous un nouvel angle. 21 municipalités, autant de joyaux, un seul lieu d’exposition.

Vernissage le 14 décembre, 14 h

Patrice Michaud Mardi le 9 décembre, 20 h

Mommy 12, 13 et 17 décembre, 19 h 30

14 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

Courtoisie

14 décembre au 8 février 2015 Commission culturelle témiscamienne Lumière sur un patrimoine méconnu - Un regard nouveau sur le Témiscamingue

La retraite est parfois l’occasion de transformer un hobby en une nouvelle carrière. Dans le cas de François Bélisle, la transformation a pris la forme de l’Atelier en bois rond, un atelier d’ébénisterie situé à Ville-Marie, ouvert depuis trois ans, et dont les créations sont disponibles sur Internet.

Ses articles vedettes : les salières et poivrières. Les objets sont colorés, de toutes les formes, jouant avec autant de bonheur sur le style antique que le moderne, tournés sur un assemblage de feuilles de bois stratifié pouvant aller jusqu’à 72 feuilles d’épaisseur! « Le bois est parfois d’origine régionale, tel que le frêne ou le merisier, explique M. Bélisle. Mais j’achète aussi du bois importé, dont le padouk et l’amarante, des bois colorés. Pour les couleurs qui ne sont pas disponibles naturellement, j’utilise du bois teint sous pression. Le bois est ainsi teint jusqu’au centre, pas seulement en surface. » En plus des salières et poivrières, l’atelier fabrique un assortiment de petits articles, incluant les couteaux, les jouets et les stylos. Fils d’un professeur d’ébénisterie, M. Bélisle a appris tôt à travailler le bois et n’a jamais arrêté de le transformer. S’il fabrique couramment de petits articles, les gros travaux font également partie de ses compétences. « Nous venons de terminer un set de chambre à coucher, indique-t-il. Très souvent, les gens nous contactent pour

meubler leur salle à manger. Les meubles de salon ont aussi une bonne popularité. » Un des points d’intérêt de l’atelier est la possibilité qui est offerte aux visiteurs d’y fabriquer leurs propres objets. « Certaines personnes n’ont pas l’espace, les outils ou les connaissances requises, mais aimeraient réaliser leurs propres projets. Nous pouvons les accueillir et travailler avec eux. » M. Bélisle rappelle d’ailleurs que l’ébénisterie ne demande pas de force, mais surtout de la précision et un bon souci de finition. L’expérience est donc accessible à tous.\\


Métiers d’art

Médiation culturelle

Anodajay et Caroline Arbour luttent contre les préjugés

Prix Essor à deux écoles de la région

Objets de luxe au service d’une bonne cause

La reconnaissance du travail passionné des pédagogues

//Magali Monderie-Larouche

Ariane Ouellet

Une rencontre improbable entre une joaillière de talent et un musicien réputé a donné naissance à une belle collaboration artistique et aujourd’hui à une implication sociale partagée.

//Kim Morin Perron L’école Sacré-Cœur de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda et plusieurs écoles de la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois remportent des prix reconnaissance Essor avec deux projets. Le projet Passeurs culturels dans mon école, mon milieu de vie et ma communauté, qui fut réalisé à l’école Sacré-Cœur, a permis à 363 élèves de créer une œuvre collective. Un grand partage de connaissances s’est créé lors de ce projet, autant de la part des jeunes que des artistes invités. Les œuvres construites à partir de matériaux naturels et recyclés ont voyagé de classe en classe et ont fait partie d’une exposition publique.

École Sacré-Coeur

Le projet Harmonie au primaire a pour sa part réuni 45 élèves de 5e et 6e année dans dix écoles primaires de Val-d’Or. La beauté de cette activité parascolaire vient du fait qu’elle permet aux jeunes de différentes classes de prendre part à une expérience musicale exceptionnelle au-delà du programme scolaire habituel. Le projet s’est terminé par une prestation publique ainsi qu’une remise de six bourses musicales.\\

Steve Jolin alias Anodajay, muse de la collection Matières

Caroline Arbour (Scaro) remettra 10 % des ventes de deux bijoux confectionnés par elle et choisis par Anodajay, soit un bracelet et un jonc, à la cause dont il est le porteparole, la lutte aux préjugés liés à la pauvreté. Cette grande campagne de sensibilisation organisée par la Table d’action contre la pauvreté en Abitibi-Témiscamingue touchera les jeunes de douze à dix-huit ans. Anodajay participera à la campagne de promotion et à diverses activités organisées directement avec les jeunes du secondaire. Il souhaite par cette action aider les jeunes des milieux défavorisés à trouver leur place et à gagner confiance en eux. C’est une cause qui lui tient particulièrement à cœur puisqu’il vient lui-même d’un milieu modeste, ce qui ne l’a pas empêché de réaliser ses rêves. Caroline Arbour, créatrice inspirée de la nature, a commencé à s’intéresser à l’œuvre d’Anodajay parce qu’elle se sentait interpellée par les textes de ses chansons. C’est d’ailleurs en écoutant celles-ci qu’est née sa collection Matières, avec laquelle elle connaît une percée en France. En 2013, Anodajay accepte officiellement d’être sa muse et avec cette collaboration au projet Lutte aux préjugés, elle contribue à son tour à un projet du chanteur. Soyez alertes puisqu’une collaboration future entre Caroline et sa seconde muse, Samian, est à venir!\\

L’équipe de l’École Sacré-Cœur de Rouyn-Noranda

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 15


Créations d’ici à offrir en cadeau Avec des artistes et artisans talentueux aux quatre coins de la région et la Boutique des arts CULTURAT, c’est plus facile que jamais d’acheter local. Vous cherchez un truc unique et inspiré, une idée chouette et sensée, un produit équitable et savoureux? Nous avons des idées surprenantes… et des adresses!

1. Création Gribouille / Bijoux pour femme faits à la main en pierres naturelles, argent et acier inoxydable hypo allergène, de 10 $ à 50 $ / facebook. com/creationgribouille et culturat.org/ boutique /// 2. Origine Nord-Ouest / Livre de recettes Tout l’monde à table! tome 2 – à la découverte des produits régionaux de l’AbitibiTémiscamingue / 42 $. En vente dans les magasins d’alimentation IGA de la région et les librairies / originenordouest.com ///

16 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

3. Dominique Gagnon, artisane / Chouette en fourrure recyclée / 50 $. Boutique les Arts D’ici, 67 Perreault Est, Rouyn-Noranda. Bijoux, articles de mode, murales, coussins et bien plus à partir de 10 $. / Facebook.com/pages/Terre-dulynx-les-arts-dici /// 4. Noc Design / Portefeuilles et porte-cartes, léger / Cuir de première qualité, teinture main. Disponible en boutique ou à la maison Dumulon, 125 $. / Nocdesign.com ///

5. Jocelyne Caron, Création feutrée / Accessoires mode faits à la main en feutre nuno, pièces uniques, 40 $ et plus à La Boutique du Centre d’exposition d’Amos, 222, 1re Avenue Est. / ville.amos.qc.ca /// 6. Indice bohémien / Calendrier 2015 luxueux, illustré par douze artistes de la région. Disponible à l’Indice bohémien ou sur la Boutique des arts CULTURAT, 20 $. / culturat.org/boutique/shops/lindicebohmien ///

7. Alexis Weizineau et Élizabeth Wiamscun / Capteur de rêve et calumet Art traditionnel autochtone / 30 $ et plus à La Boutique du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda, / www.cern.ca /// 8. Corporation Maison Dumulon / Paniers de produits régionaux faits sur mesure, selon vos goûts et votre budget. / maison-dumulon.ca/la-boutique ///


Créations d’ici à offrir en cadeau

9. Scaro par Caroline Arbour, joaillière / Bijoux en argent sterling, 40 $ et plus. / 819 732-8457 / scaro.ca et culturat.org/boutique /// 10. La Fabrique de Geppetto / Album photo en bois avec gravure personnalisée, choix de 15 modèles dans une gamme de 11 couleurs / Pour commander : culturat.org/ boutique/shops/atelier-galerie-laforet / www.fabriquegeppetto.com / 10, rue Notre-Dame Est, Lorrainville, Qc, 819 625-2679 ///

11. Disques 7e Ciel / CD Samian Enfant de la terre. Disponible en magasin et sur iTunes /// 12. Disques 117 Records / CD Lubik Jusqu’au Boutte. Disponible en magasin et sur iTunes / http://www.7iemeciel.ca /// 13. Lucie Roy, auteure / Vous avez aimé Opération Survie Alaska? Offrez en cadeau le nouveau livre de Lucie Roy, Opération Sauvetage Pointe-Du-Loup, en version imprimée chez votre libraire ou sur commande. / editionsveritasquebec.com ///

14. Carrefour Jeunesse emploi d’Abitibi-Ouest / Cruiser fabriqué en érable québécois, idéal pour le cruising et le sidewalk surfing, roulements à billes ABEC5. Le modèle ORIGNAL est une création de Roger Pelerin, de 79 $ à 134 $ / Atelier-Boutique, 291, rue Principale, La Sarre / projetvroom.com /// 15. Boutique des arts CULTURAT / Plus de 1500 créations de plus de 60 artistes de la région à une même adresse et la possibilité d’acheter des cartes-cadeaux! / culturat.org/boutique ///

16. L’atelier en bois rond, François Bélisle et Gaétane Ouellet, artisans / Salières et poivrières, moulins à café, jouets et plus, à partir de 85 $. / latelierenboisrond.com et culturat. org/boutique /// 17. CSI Corcovado / Un cadeau équitable (café, thé, chocolat, sucre) fait sur mesure, selon vos goûts et votre budget. 83, rue Gamble Ouest, RouynNoranda / csicorcovado.org ///

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 17


Le MARCHÉ DU FeRMIeR La Motte scintille de mille feux!

de passer

//Pierre Labrèche

de Joyeuses Fêtes!

Encore cette année au village de La Motte, les lumières de Noël scintilleront joyeusement sur le chemin de la Baie ainsi qu’au centre du village. De fait, la maison de Caroline Dupré, Yannick Lacroix et leurs trois garçons brillera de tous ses feux pour une quatrième année au son des airs de Noël. Ce spectacle son et lumière, ce sont plus de 16 000 lumières qui s’animent au rythme de la musique diffusée par le biais du poste-radio des voitures des visiteurs.

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Joyeux Noël et bonne année 2015!

18 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015

Avec son projet « Planet Christmas CCYME », cette jeune famille lamottoise enchante bien sûr la période des fêtes, mais son projet rayonne toute l’année. En effet, tous les sous déposés dans la boîte de contribution volontaire sont ensuite redistribués localement à divers organismes à but non lucratif qui s’occupent des enfants. Avec plus de 2600 visiteurs par année, la maison du chemin de la Baie est devenue une attraction courue. Si bien que l’an dernier, le couple a proposé son support à la Table de concertation de La Motte (qui

Martin Guindon – Abitibi Express

Vous souhaite

regroupe les divers comités de la municipalité) afin que le bateau de pirates du centre du village soit lui aussi illuminé pour la période des fêtes. Les visiteurs se rendant à La Motte peuvent donc faire une boucle et passer d’un site à l’autre. Forte d’une première année, la Table a obtenu une subvention du Centre local de développement qui lui permettra de bonifier l’expérience en améliorant graduellement son installation au bateau de pirates (ajout de lumières et de pièces musicales,

amélioration de la qualité sonore). Ce projet s’inspire aussi de la démarche CULTURAT puisque la couleur bleue prendra de plus en plus de place sur le bateau, dans la vague et les voiles… Ainsi, à La Motte, dès la tombée du jour, lors des froides soirées de décembre (jusqu’au 4 janvier 2015), on peut voir la neige briller en cadence de toutes les couleurs… J’aurais presque envie de dire que nous sommes un village d’illuminés! \\


Ma région j’en mange Gâteau de pommes de terre « Gold Rush » aux canneberges séchées, sirop de petits fruits « Verger des Tourterelles »

Tout l’monde à table 2

Participer à une foire gourmande dans sa cuisine! //Maryse Labonté

Courtoisie

//Yves Moreau, Recette tirée du livre Tout l’monde à table, t.2

Agroalimentaire

Ingrédients 300 g (11 oz) de purée de pommes de terre « Gold Rush » froide – Ferme Lunick 2 blancs d’œuf – Les Œufs Richard 2 jaunes d’œuf – Les Œufs Richard 125 ml (½ tasse) de lait 2 % 125 g (4 ½ oz) de beurre doux 100 g (¾ tasse) de sucre granulé 20 g (1 c. à soupe) de poudre à pâte 100 g (½ tasse) de farine tout usage 58 g (2 oz) de canneberges séchées 1 pincée de sel Essence de vanille (facultative)

Méthode Battre le beurre doux avec 50 g de sucre. Réserver. Monter les 2 blancs d’œuf en neige et ajouter 25 g de sucre. Réserver. Battre les jaunes d’œuf avec 25 g de sucre et ajouter le mélange de beurre et sucre ainsi que le lait. Ajouter la purée de pommes de terre et bien mélanger. Tamiser les ingrédients secs et incorporer au mélange précédant. Ajouter les canneberges. Incorporer les blancs d’œuf en neige avec l’aide d’une spatule tout en pliant la pâte légèrement. Verser dans le moule à gâteau (8 pouces de diamètre et 1½ pouces de hauteur) graissé et fariné. Cuire au four à 375° pendant 30 à 35 minutes approximativement.Servir légèrement tiède ou température pièce avec un sirop de petits fruits du Verger des Tourterelles. Le gâteau de pommes de terre peut être congelé. L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE AGRICOLE « LA MÉDAILLE D’OR » Le grand nombre d’inscriptions reflétait bien le dynamisme des régions en compétition. En tout, 94 groupes ont participé à cette édition. Nicole Maheux et Jean-Luc Baril de la Ferme Lunick inc., producteurs laitiers et de pommes de terre de Saint-Eugène-deGuigues, sont les fiers gagnants de la médaille d’or. Il s’agit d’un grand honneur pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue qui n’avait jusqu’alors jamais remporté de médaille d’or malgré le fait que son territoire représente l’une des plus grandes réserves en terres arables en Amérique du Nord. Jean-Luc Baril dit qu’il a encore des papillons dans l’estomac un mois après qu’on lui ait décerné le grand prix à Québec. Plusieurs groupes d’agriculteurs l’ont déjà invité comme conférencier. Il espère que son expérience saura profiter aux jeunes agriculteurs. « Si je peux leur donner la passion de l’agriculture, je serai content. » Bien dit, M. Baril! La culture de pommes de terre se fait en rotation avec du maïs grain, de l’avoine et du foin, qui aident à stabiliser la matière organique dans les sols légers. La production de lait de la Ferme Lunick sert exclusivement à la fabrication de fromages de la Fromagerie la Ferme Au Village.

C’est le 1er novembre qu’Origine Nord-Ouest lançait son deuxième livre de cuisine de produits régionaux Tout l’monde à table 2. Au fil des pages, c’est à un parcours gourmand, un peu comme si on participait à la Foire gourmande, que nous convient les 44 chefs cuisiniers de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord de l’Ontario ainsi que de la Baie-James. Cet ouvrage, superbement illustré par le photographe valdorien Paul Brindamour, avec une belle mise en page réalisée par Impression Design Grafik, ajoute une contribution remarquable au développement d’un des secteurs importants de la région : l’agrotourisme. Ce livre de cuisine offre des idées originales, pour des recettes faciles à réaliser (oui, oui!), qui couvrent une très grande variété de produits de chez nous. De l’entrée au dessert, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les occasions. On retrouve ainsi la crème de chanterelles de la cheffe Valérie Laprise, d’Ungava Gourmande, ou la terrine de perdrix aux bleuets du chef Jérôme Sauvey de La Rose des vents. Plus inattendu, on découvre les boulettes festives d’ours du chef Louis-Joseph Beauchamp, du Bistro Elle et Louis – et enfin, faciles à réaliser, les cup cakes de la cheffe Olga Coronado, de Choco-Mango. Une œuvre culinaire à la portée de tous, pour connaître les producteurs et s’approprier nos produits régionaux. Voilà une belle façon de soutenir la région! Jusqu’à la mi-décembre, le livre de recettes sera distribué exclusivement dans les magasins d’alimentation IGA de la région. Par la suite, on le trouvera sur les tablettes des librairies.\\

> www.originenordouest.com

Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 19


Vous cherchez une idée de génie pour Vos cadeaux? Le caLendrier 2015 de L’indice bohémien Le cadeau parfait qui a fière aLLure et qui dure! 20 $ 12 œuvres d’artistes marquants de chez nous 100 % culturel, 100 % régional, 100 % magnifique! (et en plus, vous encouragez votre journal culturel) À gagner : 2 000 $ en prix! cuLturat.org/boutique/items/caLendrier-2015

20 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


Chronique arts et technologie Noël en ligne

Musique Fugèreville chauffera l’église à la chaleur humaine! //Émilise Lessard Therrien

//Marie-France Beaudry

La période des fêtes qui approche nous amène presque automatiquement à vouloir gâter les êtres aimés. Depuis quelques années, une nouvelle tendance se dessine : l’achat en ligne, qui est un moyen de penser à ceux qu’on aime dans le confort de son foyer. Selon le Cefrio, en 2013, 70 % des internautes québécois ont effectué au moins un achat en ligne, pour un total de dépenses estimé à 7,3 milliards de dollars. Opportunité de fidélisation et possibilité d’atteindre une nouvelle clientèle, cette tendance représente toutefois un défi en ce qui a trait au sentiment de confiance des utilisateurs. Outre les Amazon de ce monde, les internautes font davantage confiance aux sites de magasins qui existent aussi physiquement, tels que Future Shop et Canadian Tire, pour ne nommer que ceux-là. Pour les autres sites, quelques précautions vous permettront d’avoir une expérience d’achat positive. D’abord, les marchands dignes de confiance n’hésitent pas à présenter une grande quantité d’informations sur leur site, notamment leurs coordonnées, les certificats de qualité et les évaluations de leurs produits. Alors que chaque achat en ligne est une forme de contrat, les clauses de cette entente devraient être présentes sur le site Internet du fournisseur ou minimalement lors de l’acceptation de la transaction. Dans le meilleur des mondes, on devrait y lire une description détaillée du produit, la politique de confidentialité, de traitement des plaintes, les fonctions de sécurité du site ainsi que les modalités de retour et la date de livraison. Pour les artisans qui n’ont pas les ressources nécessaires pour mettre en place un site web transactionnel sécurisé, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue a mis en place la boutique des arts Culturat. C’est une excellente vitrine pour promouvoir des produits uniques et proprement de chez nous.

> culturat.org/boutique > www.cefrio.qc.ca

Dans certains villages du Témiscamingue, on raconte que les messes dominicales se tiendront dans les sous-sols cet hiver. Avec la hauteur de leurs plafonds, leurs espaces si vastes désormais désertés et leur dîme trop peu payante, les églises prennent froid. Le chauffage gruge des sommes faramineuses à ces instances autrefois si fréquentées mais dans l’est du Témiscamingue, on refuse de « se les geler ». Cet hiver, l’église de Fugèreville carburera avec des souvenirs mémorables d’une soirée de musique en famille. La Fabrique de Fugèreville cherchait un moyen original de financer les travaux du cœur de sa paroisse et c’est à partir de l’émission Un air de famille que l’idée de recréer une soirée similaire s’est développée. Bruce Bigot, technicien des loisirs et du sport pour l’est du Témiscamingue, agit à titre de motivateur pour le projet : « L’église était à l’origine un lieu de rassemblement pour partager un moment sacré avec d’autres. En proposant cet événement, c’est certain que nous souhaitons recréer un moment sacré, mais ici, avec de la musique et de la culture. » Cet événement invite toutes les familles (sous toutes leurs formes!) à venir se produire sur la scène dans un esprit des fêtes de Noël. Une première soirée sera dédiée à ce concours de prestation et la deuxième partie sera assurée par Martin Bernard, auteur-compositeurinterprète du Témiscamingue, en mode « traditionnel » avec son violon et sa podorythmie. L’événement aura lieu le 5 décembre prochain à 19 h à l’église de Fugèreville, où toute la communauté de l’Abitibi-Témiscamingue est invitée à se réunir pour soutenir le patrimoine et festoyer en famille « comme dans l’temps ».

Entrée : 10 $ 12 à 18 ans : 5 $ Moins de 12 ans : Gratuit

Le grand concert de Noël L’Orchestre symphonique régional met les derniers préparatifs à la tournée 2014 de son Grand concert de Noël qui l’amènera dans plusieurs églises de la région. Plusieurs chorales se joindront à l’Orchestre symphonique pour interpréter les plus beaux airs de Noël.

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

L’OSR innove cette année en invitant Guillaume Beaulieu, un conteur bien connu de la région, à présenter durant le concert un conte intitulé Un Noël éclairant de 1954. Les spectateurs pourront aussi découvrir le jeune pianiste d’Amos Alexis Gingras, soliste invité à titre de lauréat du Concours de concerto OSR 2014.

> www.osrat.ca

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22 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


Musique Nouveau projet du duo Geneviève et Matthieu

La Jamésie ostie – Qui risque rien n’a rien

Le duo rouynorandien Geneviève et Matthieu lançait le 23 octobre dernier son quatrième album intitulé La Jamésie ostie, un projet qui les a conduits en pleine Jamésie l’année dernière.

JBGellé

//Jean-Jacques Lachapelle

L’ensemble du projet s’inscrit dans une posture éminemment critique qui, au fil du récit, construit un nouvel horizon politique. L’écoute des dix pièces prend les allures d’une écoute de film de Godard. Privé de la puissante présence de deux comparses sur scène et de l’ensemble de leurs objets scéniques rocambolesques, l’auditeur est transporté dans une machine à image mentale. La poésie est nourrie par le dialogue du synthétiseur, de la guitare, des voix multiples et manipulées qui, lointaines, proches, évoquent des narrations de cadavres exquis. Mais une trame profonde, comme venue d’un inconscient millénaire, tisse une pensée critique où la Jamésie incarne le constat d’un appétit dévorant des richesses naturelles : « Dépoussiérée par la société d’État / La Jamésie est un risque ». Voici sans doute la plainte la plus formelle du gaspillage de la vie végétale, animale et humaine, formulée dans Vivre avec les animaux. Comme dans les récits de Godard, c’est la réalité qui fournit les matériaux les plus incongrus, déconcertants et jouissifs. La stratégie narrative évite la récupération politique du discours et porte l’autre à se saisir, par sa créativité, de son destin. La rythmique de la pièce Idle no more est calquée sur les chants autochtones et le texte est l’évocation de leur lutte récente. Par sa liberté débridée, le duo Geneviève et Matthieu a inscrit dans sa propre logique le dialogue fou de La Jamésie ostie. L’album, dont les pochettes sont peintes à la main, n’en est qu’une manifestation, puisqu’une exposition et un spectacle performatif découlent de ce cycle jamésien inspiré.\\

Les membres du conseil municipal de la Ville d’amos vous invitent à venir célébrer le 100e anniversaire de la ville d’amos Soyez des nôtres lors du bloc de clôture qui se déroulera du 26 au 28 décembre À tous et toutes, passez de joyeuses Fêtes!

www.ville.amos.qc.ca L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 23


Chronique Aiguebelle L’art d’observer la nature //Nicola Boulé, responsable conservation et éducation, Parc national d’Aiguebelle

Reconnu pour l’observation de la faune, le parc national d’Aiguebelle est l’endroit rêvé pour les amants de la nature. Que ce soit en randonnée, à ski ou en raquettes, vous êtes certains de croiser des indices de la présence d’animaux sur le territoire. Huttes de castor, crottins d’orignal, pistes de loup, empreintes de griffes d’ours sur un arbre… Les signes de présence animale sont nombreux en forêt. Sauriezvous les repérer? C’est à tous ces petits détails qu’un randonneur doit porter attention s’il veut découvrir les chefsd’œuvre de Dame Nature.

Mathieu Dupuis

D’abord créé en tant que réserve de chasse et de pêche en 1945 dans le but de conserver l’orignal et le castor, le parc national d’Aiguebelle représente aujourd’hui un véritable paradis pour les animaux. La présence de forêt mature, l’interdiction de chasse, la tranquillité, le nombre resTraces de coyote ou de loup treint d’infrastructures et les efforts mis en place pour maintenir l’intégrité écologique constituent des conditions optimales pour la présence de la faune. Comme il n’y a pas de chasse ni de trappe depuis 1985 sur le territoire du parc, la densité d’orignaux et de castors y est plus élevée qu’ailleurs en région. Cela favorise également la présence des autres espèces telles que la martre d’Amérique et le loup, son plus grand prédateur. Bien que la densité d’animaux soit plus élevée dans le parc qu’ailleurs en région, les signes de présence ne sont pas toujours faciles à repérer. Il importe d’être capable de reconnaître les indices laissés par les animaux; il faut trouver où ils dorment, où ils mangent et où ils vivent, par exemple. La patience est de mise, mais ce n’est pas suffisant. Les professionnels savent reconnaître les excréments, les pistes, les sons; bref, tout indice laissant croire qu’un animal est passé par là. Le secret réside dans la pratique… Plus on visite la forêt et plus on en apprend. La majorité du temps, les animaux vont emprunter les routes et les sentiers déjà tracés. Il faut alors chercher les signes de présence aux abords des routes et des ponts, ce qui facilite grandement les recherches qui peuvent parfois être longues et sans succès lorsqu’on tente de s’aventurer en pleine forêt. L’hiver nous offre l’opportunité de constater les nombreux déplacements des animaux et, souvent, de constater qu’il y en a bien plus qu’on le pense! Alors que certains animaux ralentissent leur rythme de vie, d’autres doivent se déplacer d’une cachette à l’autre à la recherche de nourriture. Lorsqu’il est temps de profiter de la forêt, il faut demeurer vigilant et être prêt à toutes sortes de rencontres. Les animaux sont curieux de nature, mais demeurent à l’affût du moindre bruit suspect. En famille ou entre amis, chaque saison apporte son lot de découvertes. Il suffit de fermer la télévision et de sortir respirer un peu d’air frais dans les collines Abijévis!

Le Parc National d’Aiguebelle est heureux de s’associer à cette chronique

24 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


Théâtre Hommage à Lise Pichette

Femme de théâtre et de convictions

En novembre dernier, le monde culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, plus particulièrement le milieu du théâtre, perdait une de ses pionnières. Lise Pichette a donné beaucoup à sa région, aux créateurs et aux jeunes. Nous souhaitons mettre en lumière la travailleuse de l’ombre qu’elle a souvent été afin que s’inscrive dans notre mémoire collective une parcelle de l’héritage qu’elle nous laisse.

Je l’ai remarquée la première fois lors d’un festival annuel du jeune théâtre amateur québécois. Elles étaient trois amies inséparables, toutes trois vêtues du costume d’étudiante : jupe marine, blouse blanche, bas blancs et chaussures de marche. Elles avaient l’air si sages et si bien élevées que je les ai baptisées Les petites filles modèles (titre de la Comtesse de Ségur) : Lise, Claire et Michèle. Il nous est donné dans la vie de rencontrer des personnes d’exception. Lise était cette femme de bonté, de sensibilité et de droiture. Passionnée dans tout ce qu’elle entreprenait. Elle a créé, dans la pièce théâtrale Un Reel ben beau, ben triste, une mère émouvante et d’une tragique authenticité. Avec une réelle empathie pour cette femme que nous avions rencontrée, Lise en avait saisi avec intelligence tout le drame profond et cette dignité dans la souffrance qu’elle-même a démontrée avant son grand départ. Jeanne-Mance Delisle

Le Petit Théâtre du Vieux Noranda a été fondé en 2001 par Lise Pichette et Alice Pomerleau, membres de la troupe de théâtre Les Zybrides. Les Zybrides avaient déjà participé à la fondation du Cabaret de la dernière chance une vingtaine d’années plus tôt, pour en faire un lieu de création. Ces années folles, où faire partie du « beat » donnait sens à toute une génération, ont permis à Lise de participer à de nombreuses productions théâtrales. Après quelques années, Les Zybrides décident de partir pour se vouer à leur art et louent aux vétérans de la guerre le haut du Canadian Corps. Les Zybrides y créent des spectacles, mais y donnent aussi des formations pour les adolescents. C’est ainsi que j’ai connu Lise, à 15 ans, alors qu’Alice nous donnait, à moi et à d’autres adolescents, des cours de théâtre. Lise était à cette époque la femme de l’ombre, supportant nos productions juvéniles, commentant avec justesse et amour nos performances, nous préparant les soirs de spectacle de bons petits plats autour desquels nous nous rassemblions pour discuter de la vie, de l’amour, du théâtre, de la région. Plus d’une vingtaine de jeunes ont monté, d’année en année, des pièces phares du répertoire des Zybrides et des textes socialement engagés. C’est lors de la création du Souper du Roi de Jeanne-Mance Delisle que nous avons vraiment découvert le talent de Lise, la comédienne. À l’écart des planches depuis plusieurs années, elle est remontée sur scène dans le rôle de la mère du roi. Généreuse et intransigeante, elle nous a tous étonnés. Cette présence, cette authenticité et cette ardeur sur scène! Nous avons peu à peu été initiés aux grandes batailles menées par Alice et Lise, celle de la valeur du travail des artistes, de leur droit de pratiquer leur art en région, celle de devoir faire émaner du territoire la parole des artistes. C’est dans ce grand tourbillon emballant que le vieux bâtiment du Canadian Corps s’est retrouvé en vente. Le rêve était là, accessible, celui d’avoir un théâtre, un lieu destiné à la création et à la production des arts de la scène où tous les artistes se sentiraient accueillis et libres de créer, d’échanger et de partager leur vision.

Ariane Ouellet

//Alexandre Castonguay, Jeanne-Mance Delisle et Rosalie Chartier Lacombe

Novembre 2001, le Petit Théâtre du Vieux Noranda est né. Tous y mettent les mains à la pâte. Nous sommes alors bien inconscients, nous les jeunes, de toute la charge financière que représente ce lieu enchanté qui, dans un idéal d’ouverture, est prêté gratuitement à tous les trippeux de culture qui le demandent et qui en ont fait leur place. C’est en 2005 que je viens donner un petit coup de main à Lise, « un an pas plus ». Sauver et rénover le Petit Théâtre m’a permis de la découvrir, mais surtout d’apprendre d’elle. Sa persévérance et ses convictions sont au cœur même du développement du Petit Théâtre. Elle m’a rapidement appris que la vie, les relations et le théâtre devaient être fondés sur le vrai. Il faut croire ce que l’on dit et dire ce que l’on croit. Côtoyer une telle femme permet de défoncer des murs, remettre en question l’ordre établi et faire les choses autrement. Lise a toujours cru que les instances gouvernementales devaient être au service de la population et a défendu avec véhémence les intérêts des artistes de la région sur toutes les tribunes. Lise est une artisane du développement régional, à son échelle, c’est-à-dire humaine. Elle a convaincu une à une les personnes qui ont croisé sa route de l’importance de l’identité régionale et de la parole des artistes. Lise est une femme de bon goût et de profondeur. Une femme aux valeurs d’une autre époque, celle où les choses prenaient le temps de se faire, celle où on prenait plaisir à faire les choses plutôt qu’à en mesurer le résultat. Lise est un arbre au milieu du jardin dont on oublie la présence avec le temps. Cet arbre est parti et a laissé un immense trou, mais aussi beaucoup de racines. Rosalie Chartier Lacombe, directrice générale du Petit Théâtre du Vieux Noranda

Mes mains envahies d’échardes ne sont pas celles d’un comédien. 2 x 4 , 4 x 8 , plywood, aspenite et forence sont mes mots de tous les jours comme côté court, côté jardin, respiration, écoute, Koltès et jeu l’ont déjà été, il n’y a pas très longtemps. J’assume l’entière responsabilité de la déroute qui m’a conduit de la lumière artificielle des projecteurs à la lumière crue du soleil du mois de juillet, de la scène à la cour à bois. Parfois, un client me replace : « Heille, La Rage de l’ange! » Je souris. « Qu’est-ce tu fais icitte? » Je réponds la vérité si j’ai le temps. « J’ai assez aimé ton film! » Je souris à nouveau. « C’pas évident d’percer dans ce milieu-là, j’ai une nièce qui... » Je lui remets poliment sa facture. « En tout cas, bonne chance... » Et je fais pivoter mes Kodiak pour lui faire dos, direction machine à café, comme mon métier et moi nous nous faisons dos depuis maintenant quatre ans, café fort avec blanc, sucre et encouragement. C’est ma deuxième année dans la cour à bois. À la mi-novembre, je serai sur le chômage et nous ne sommes qu’en juillet. C’est un coup à donner comme on dit. Le téléphone sonne, ou un message sur le répondeur, ou un courriel, je ne m’en souviens plus. C’est Lise Pichette. « J’ai un rôle pour toi. Du théâtre pour enfant. Ça s’appelle Bascule. » Depuis, je ne suis pas retourné dans la cour à bois. Merci Lise. Alexandre Castonguay

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Théâtre Théâtre jeunesse aux Productions du Mécène

La quête du nombril, ou pourquoi fuguer dans sa garde-robe

Nous découvrirons Jérémie TurbideRoberge, un petit garçon qui semble avoir

Une autre histoire des trois petits cochons Juste avant le temps des fêtes, la Ville de La Sarre et le ministère de la Culture et des Communications annoncent la tenue du spectacle de marionnettes La véritable histoire du Grand méchant loup et des trois petits cochons, qui aura lieu le dimanche 14 décembre à 14 heures au Théâtre de poche de La Sarre. Nous connaissons tous l’histoire des trois petits cochons. Dans chacune des versions, le loup est un personnage méchant. Et si, pour une fois, le loup n’était pas si méchant? Cette pièce est une création 100 % régionale avec Francis Greffard, Sébastien Greffard, François Grenier et Marie-Ève Guindon. Les billets, au coût de 5 $ pour tous, sont en vente dès maintenant à la Maison de la culture de La Sarre ou au www.ticketacces.net

tout pour lui : des tas de jouets, des animaux de compagnie et… depuis tout récemment, Stéphanie Lavoie une petite sœur, Rosalie. Mais ça, il n’en veut pas parce que depuis que Rosalie est là, il n’y a plus de place pour Jérémie. Obligé de partager tous ses avoirs avec elle et accablé par les responsabilités de grand frère, il décide de fuguer… dans sa garderobe! Commence alors une grande aventure dans un monde imaginaire complètement éclaté, où il apprendra, avec ses jouets, eux aussi en fugue, le partage, l’amour, le pardon, la conciliation. La quête du nombril est la première création pour enfants de Julie Renault. Les comédiens sont Alex Trahan, Frédéric Boudreault, Stéphanie Lavoie et Mylène BarilMantha. À la production, Gabrielle Côté assure la conception d’éclairage et l’environnement sonore, Mylène Baril-Mantha la direction artistique alors que la mise en scène est signée Stéphanie Lavoie.

Mylène BarilMantha

Courtoisie

Noranda, s’adresse bien sûr aux jeunes, mais aussi à notre enfant intérieur. C’est une histoire qui trotte dans l’imaginaire!

Courtoisie

Le 14 décembre prochain, on plonge dans La quête du nombril, une pièce de théâtre pour jeune public présentée par les Productions du Mécène. Attention toutefois! Cette pièce de théâtre originale écrite par Julie Renault, originaire de Rouyn-

Courtoisie

//Margot Lemire

Julie Renault

Les Productions du Mécène désirent rendre le théâtre accessible aux jeunes car ils croient que c’est en les exposant tôt qu’ils ont le plus de chance de s’ouvrir à la magie de l’art. La troupe offrira sept représentations pour les écoles de Rouyn-Noranda, ce qui permettra à près de 1300 élèves du primaire d’assister au spectacle. Toutes les représentations grand public se tiendront à l’auditorium de l’école d’Iberville le 14 décembre à 10 h, à 13 h et à 16 h. Les billets seront en vente au restaurant Le St-Exupéry à compter du 26 novembre au coût de 12 $ pour les plus de 12 ans et les adultes, à 7 $ pour les 4 à 12 ans et c’est gratuit pour les 3 ans et moins.\\

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Rubrique ludique

Pour clôturer son 10e anniversaire, l’Ensemble vocal Florilège, sous la direction de Louis-Antoine Laroche, présente un concert de Noël les 14 et 17 décembre. Pour ce concert, les 23 choristes de l’Ensemble vocal Florilège seront accompagnés par le pianiste Réjean Laplante.

Jeu de société inspiré d’une réalité régionale

Rockwell : forage, corruption et stratégie //Staifany Gonthier

Courtoisie

Créateur dont la réputation n’est plus à faire, Bruno Crépeault (amateur, entre autres choses, de jeux de société), nous livre sa première création éditée : Rockwell. Il s’agit d’un jeu de société pour joueurs avertis de 14 ans et plus où l’on doit forer la croûte terrestre. Les joueurs contrôlent donc quatre foreuses qu’ils doivent améliorer en cours de route afin d’initier le plus grand nombre de forages possibles. On y récolte des ressources qu’on pourra ensuite vendre ou cumuler pour marquer des points de victoire supplémentaires. Vient d’abord la préparation assez laborieuse du plateau de jeu, qui ne ressemble à rien de ce qu’il y a sur le marché. Il y a beaucoup de pièces à manipuler mais on s’y retrouve quand même assez rapidement vu la clarté de la règle. Petit bémol par contre : les couleurs des ressources imprimées sur le plateau ont créé, au départ, un peu de confusion autour de la table.

Florilège chante Noël

Le tour de jeu se déroule en trois phases. Il est possible que vous ne puissiez participer aux trois phases car vous devrez, suite à une enchère, vous positionner sur les actions que vous désirez. Au tout début, tout le monde déplace ses foreuses et participe au forage. Les joueurs sont appelés à sous-contracter ou encore à corrompre un adversaire pour parvenir à forer les segments voulus. Ensuite, les joueurs ayant pris part aux différents forages se partagent les ressources. Un léger supplément va, bien évidemment, aux joueurs ayant initié les forages. Puis arrive la phase de la vente des ressources. Les compagnies présentes sur le plateau des ventes pourront donc acheter ou vendre leurs ressources pour ensuite améliorer les performances de leurs foreuses ou encore pour se positionner sur le plateau et ainsi obtenir plus de ressources durant la partie. Le dernier plateau est celui où les améliorations sont disponibles. On pourra acheter des points de victoire, améliorer nos foreuses ou encore se procurer de l’assurance, car forer n’est pas sans danger!

Nous vous invitons à venir entendre ce beau concert du temps des fêtes dans les églises de Macamic le dimanche 14 décembre à 15 h et à l’église Immaculée-Conception de Rouyn-Noranda le mercredi 17 décembre à 19 h 30. Pour toute réservation, contactez : le 819 782-4087 à Macamic; et le 819 797-1238 à Rouyn-Noranda.

Spectacle de clôture du 75e de Malartic - pour mettre le feu aux poudres! C’est dans un esprit de convivialité que prendront fin les festivités du 75e de Malartic. Pour clôturer l’année en beauté, le comité organisateur convie la population à un party du jour de l’An, le 31 décembre 2014, mettant à l’honneur le groupe de musique traditionnelle Bodh’aktan. La soirée aura lieu au Centre MichelBrière de Malartic à partir de 20 h et débutera avec des feux pyromusicaux. Pour information, contacter Marie-Pier Dupuis au 819-737-3611, poste 253.

> comite75 malartic@ville.malartic.qc.ca

Somme toute, Rockwell est une création très audacieuse pour une première. Il peut nous faire penser au premier album si longtemps peaufiné d’un musicien. Personne ne pourrait dire que c’est un jeune concepteur qui l’a inventé! Il saura satisfaire les joueurs avertis avec ses différentes mécaniques et ses stratégies de coopération obligée. C’est un beau cadeau de Noël pour votre cousin gamer qui aime tout de même quand le hasard a un peu sa place. Le jeu, prévu pour 2 à 4 joueurs, est édité en Belgique chez Sit Down, qui nous a récemment offert Wiraqocha, et est magnifiquement illustré par Étienne Simon, alias Yuio. Lorsqu’on ouvre la boîte, on trouve un sympathique feuillet de remerciements sur lequel on retrouve les noms de plusieurs personnes de la région. Il faut mentionner que les éditeurs de Rockwell ont eu recours à une campagne de socio-financement sur Kickstarter, grâce à laquelle ils ont amassé plus de vingt mille dollars pour la production du jeu de Bruno Crépeault.

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

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Poste d’écoute Lubik

Rocco DeLuca

Jusqu’au boutte

Rocco deLuca

117 Records

Red Floor Records

//JENNY CORRIVEAU

//Ulysse Rivard-Desharnais

Seule dans ma voiture, je brasse la tête, sautille et contient difficilement une envie irrépressible de faire des signes « devils » aux gens que je croise. Parce que « Lubik, dans mon char, y’m’semble que ça sonne ben! » Attendu depuis longtemps, le premier bébé lubikois est encore tout chaud! Lauréat du concours « Band de Garage » de Belle et Bum en 2013 et de bien d’autres depuis, le quatuor a finalement lancé son premier album, le 11 novembre dernier, comblant ainsi un public déjà fidèle qui l’attendait impatiemment. Jusqu’au boutte est une grosse dose de rock bien gras, parfois soft, mais toujours juste. Un parfait équilibre entre le son de garage et le rock arrangé. On y trouve même un clin d’œil industriel plutôt intéressant avec 3h15 qui fait office de prémisse à la chanson tant attendue Couscous! Pour ceux qui connaissent l’énergie scénique captivante de Lubik, soyez sans crainte, l’album rend justice à leur fougue! Je dois avouer que j’ai eu un peu peur d’écouter la version CD de Couscous qui en show est littéralement démentielle. Mon verdict? L’envie de grimper au plafond est presque aussi puissante qu’en spectacle! Reste que voir cette pièce en concert est une expérience qu’il faut vivre. Ça ne laisse qu’un seul choix, acheter le CD ET un billet de concert!

Il y a de ces situations qui ont le chic de rappeler à notre mémoire certaines parties de notre anatomie auxquelles nous ne pensons pas souvent. Un bon exemple : un coup de marteau sur le pouce. Dans ce cas-ci, c’est la découverte de Rocco DeLuca et de son album éponyme réalisé par Daniel Lanois qui m’a fait prendre conscience de ma pilosité au niveau des bras! Rocco DeLuca, c’est un assemblage entre la tradition musicale américaine blues, country, folk et son style tout à fait personnel et contemporain. C’est une musique de contraste, puissante et douce, une voix magnifique et absolument particulière avec des arrangements musicaux masculins, bruts et raffinés à la fois. On perçoit d’ailleurs la contribution du réalisateur, son jeu inimitable de guitare et de pedal steel et sa petite touche magique qui teinte la musique de Rocco DeLuca, qui sous des allures de simplicité distille toute sa richesse mélodique. Un disque remarquable qui vous fera sans doute dresser le poil sur les bras. Juste pour ça, je lui donne 4.5/5\\

­ n bref, tu vas faire quoi avec le son quand tu vas écouter l’album? Le monter, jusqu’au E boutte!\\ 4.8/5

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Vendre? Acheter? 819 763-7594

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Vos enfants vous l’emprunteront encore dans 15 ans Dans son genre, c’est du bonbon Vous ne connaissez pas? Achetez-le quand même! Pour les amateurs du genre Y’en manque pas gros Quelques bons flashs Quessé-ça?

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Que Ce temps des fêtes soit empreint de Coopération. l’éQuipe de la Cdr vous souhaite un Joyeux noël et une bonne année 2015! Coopérative de développement régional de l’abitibi-témisCamingue 162, rue principale sud, C.p.96, amos (Québec) J9t 3a5 | tél. : 819 727-1055 téléc. : 819 727-1062

www.cdrat.fcdrq.coop 30 L’INDICE BOHÉMIEn //Décembre 2014/Janvier 2015


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CALENDRIER CULTUREL Décembre 2014 – Janvier 2015 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Les nouveaux héros Samedi 29 et dimanche 30 novembre Mercredi 3 décembre Le Rift (Ville-Marie) Interstellaire Vendredi 5 et samedi 6 décembre Le Rift (Ville-Marie) Pas son genre de Lucas Belvaux Lundi 8 décembre Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mommy Vendredi 12 et samedi 13 décembre Mercredi 17 décembre Le Rift (Ville-Marie)

Pour en finir avec les esti de panaches / Martine Savard Du jeudi 4 décembre 2014 au dimanche 15 février 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Sans Dieu ni Maître / Blanca Haddad Du jeudi 4 décembre 2014 au dimanche 15 février 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Jeux de baguettes et de fibres / Renée Gélinas Du jeudi 15 janvier au dimanche 22 février 2015 Centre d’art Rotary (La Sarre) Tout est une question de perception! / Diane Lemieux Du vendredi 16 janvier au dimanche 8 mars 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or

MUSIQUE Robert Charlebois / 50 ans, 50 chansons Mercredi 3 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 4 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Le nozze di Figaro de Mozart - En rediffusion Samedi 6 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Patsy Gallant / Chanter pour parler Dimanche 7 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Lundi 8 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Patrice Michaud / Le feu de chaque jour Mardi 9 décembre, Le Rift (Ville-Marie) Mercredi 10 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Jeudi 11 décembre, Commission des loisirs de La Sarre Vendredi 12 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 13 décembre, Agora de la Polyvalente La Forêt (Amos)

Le beau mensonge / Écran libre Dimanche 14 décembre Jeudi 18 décembre Le Rift (Ville-Marie)

Le tournoi / André Lemire Du vendredi 16 janvier au dimanche 8 mars 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or

Le jour le plus court / Volet famille Samedi 20 décembre Le Rift (Ville-Marie)

Tour de cirque / Jorge Aguilar Du vendredi 16 janvier au dimanche 8 mars 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or

Le jour le plus court / Volet Comédie Dimanche 21 décembre Le Rift (Ville-Marie)

Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or Du 27 septembre 2014 au dimanche 25 septembre 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or

Paul Daraîche et ses invités / Ces Noëls d’autrefois Mercredi 10 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jeudi 11 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

HUMOUR

L’Aventure magique… Destination Pôle Nord! Samedi 13 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 14 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Asie centrale / Les Grands Explorateurs Mardi 20 janvier Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Gengis Khan, Voyager avec mes 9 enfants / Les Grands Explorateurs Mercredi 21 janvier Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

EXPOSITION Exposition Multimédias Du 10 octobre au dimanche 7 décembre Le Rift Galerie(Ville-Marie)

Cathy Gauthier / Pas trop catholique Vendredi 5 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Samedi 6 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Philippe Bond / Philippe Bond 2 Jeudi 15 janvier, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Vendredi 16 janvier, Commission des loisirs de La Sarre Samedi 17 janvier, Théâtre Télébec (Val-d’Or)

La magie de la couleur - Carole Dussault Du 16 octobre au samedi 13 décembre Connivence, galerie d’art (Val-d’Or)

IMPROVISATION

Dans la mire - Regards sur la chasse / Cinémanima Production du Centre d’exposition d’Amos Du 19 septembre 2014 au dimanche 4 janvier 2015 Centre d’exposition d’Amos

Les Volubiles - Improvisation Haute Voltige Les Productions Par la Petite Porte Vendredi 12 décembre 2014 Vendredis 9 janvier et 13 février 2015 Diable-Rond (Rouyn-Noranda)

Le Québec / Mathieu Dupuis Du 30 novembre 2014 au dimanche 11 janvier 2015 Centre d’art Rotary (La Sarre)

Ligue d’impro de Val-d’Or (LIV) Jeudis 27 novembre et 11 décembre 2014 Jeudi 8 janvier 2015 Conservatoire de musique de Val-d’Or

L’ambiguïté de l’espace pictural Étienne Gélinas Du 28 novembre 2014 au dimanche 11 janvier 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or Impulsions créatives / Julie D. Vaillancourt Du 21 novembre 2014 au dimanche 8 février 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Combat régional d’improvisation de l’AbitibiTémiscamingue (CRI-AT) Les ligues d’improvisation d’Amos, La Sarre, Val-d’Or et Rouyn-Noranda. Jeudi 4 décembre 2014 Jeudi 22 janvier 2015 Samedi 24 janvier 2015 Lieu à déterminer selon la ville hôtesse

Un rêve pour Noël - Hommage à TransSiberian Orchestra Dimanche 14 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Noël avec l’Ensemble vocal Florilège Dimanche 14 décembre, Église de Macamic Mercredi 17 décembre, Église ImmaculéeConception de Rouyn-Noranda

THÉÂTRE La véritable histoire de Grand Méchant Loup Dimanche 14 décembre, Commission des loisirs de La Sarre Les voisins / Les Productions Jean-Bernard Hébert Mardi 16 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 17 décembre, Commission des loisirs de La Sarre Jeudi 18 décembre, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Appels entrants illimités / Théatre Le clou Mardi 20 janvier 2015, Agora des Arts (Rouyn-Noranda)

PATRIMOINE ET HISTOIRE Amos, il y a cent ans : sur les traces du missionnaire Ivanhoë Caron Société d’histoire d’Amos Du 20 juin au dimanche 21 décembre 2014 Centre d’archives d’Amos L’âme de la sagesse / Lucienne Lapierrekirouac Du 3 octobre 2014 au vendredi 20 février 2015 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

AUTRE

Récital des élèves en chant populaire d’Yvon Martel Dimanche 14 décembre Théâtre Télébec (Val-d’Or)

Spectacle de Noël Studio Rythme & Danse Dimanche 7 décembre, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Il barbiere di Siviglia - Rossini (En rediffusion) Samedi 10 janvier 2015 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Spectacle Bénéfice Hardy Ringuette Mercredi 7 janvier 2015 Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Jeune de chœur Samedi 17 janvier, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Dimanche 18 janvier, Théâtre Télébec (Val-d’Or) The Lost Fingers Mardi 20 janvier 2015 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) QW4RTZ Quatuor vocal Dimanche 25 janvier, Théâtre Télébec (Val-d’Or) Mardi 27 janvier, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Mercredi 28 janvier, Commission des loisirs de La Sarre Jeudi 29 janvier, Le Rift (Ville-Marie) Les contes d’Hoffman / Offenbach - En direct Samedi 31 janvier 2015

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // Décembre 2014/janvier 2015 31


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